• Chapitre 6 :

    - Pourquoi ? Hurlai-je malgré moi.

    - Julia ne hausse pas le ton avec moi.

    - Mais alors réponds moi ?

    - Il n’y a pas de mais, je t’interdis de reparler avec ce jeune garçon, un point c’est tout !

    - Non, dis je froidement.

    - Comment oses-tu me répondre, Julia, t’ai-je mal éduqué ou quoi ?

    - Non papa mais je ne peux pas, je refuse de couper les ponts avec lui tant que je n’aurai pas de raison valable de le faire !

    On est tous les deux têtus, il sait qu’il lui faut des raisons en béton pour que je capitule.

    - Je te rappelle qu’il est fiancé !

    - Et alors, en quoi cela a affaire avec notre amitié.

    Mais ou veux-t-il en venir, je le sais bien qu’il est fiancé.

    - Tu risques de souffrir, dit il avant de se diriger vers la cuisine.

    Je reste quelques secondes sans rien dire, se pourrait-il qu’il ait vu clair en moi ? Je le poursuis néanmoins dans la cuisine et lui demande :

    - En quoi je souffrirai, papa ? On est seulement ami !

    - En quoi tu souffriras, ma chérie ? Je vais te le dire, ça se voit que tu es amoureuse de lui ! Dit-il en se retournant vers moi.

    Son regard est triste, s’il veut m’éloigner de lui, c’était seulement pour cette raison.

    - Je te remercie papa de t’inquiéter pour moi, mais je suis forte.

    - L’es-tu autant que tu le prétends ma chérie. Depuis toujours tu fais semblant d’être forte mais en réalité, tu es fragile. Je ne veux pas que tu sois malheureuse à cause d’un Keller, ils nous font trop de mal.

    Ils te font trop de mal à toi papa. Désormais je comprends mieux ta haine pour Keller, mais n’oublie pas que son fils est différent, ce n’est pas Keller, il ne te volera pas ta femme, pensai-je alors que je l’écoute.

    - Papa, je te promets que je serai forte, même si j’aime Kévin, c’est un ami qui m’est très cher. Je ne peux pas l’abandonner même si tu me l’ordonnes, désolée.

    Le silence s’installe dans la cuisine pendant quelques minutes, mon père commence le dîner pendant que j’attends sa réponse. Elle me vint un peu plus tard, alors que je me prépare à mettre la table.

    - Fais ce que tu veux.

    Je sourie malgré moi et vint déposer sur sa joue un baiser tendre et je le remercie.

    L’histoire du scandale, prit fin deux semaines plus tard, lorsqu’ils virent que Kévin et moi, n’y donnions pas suite. Le retour à la normale se fit tranquillement malgré encore quelques langues de vipères, surtout à mon égard. C’est surtout les groupies de Kévin qui ne lui ont jamais adressé à la parole mais qui se plaisent à dire que celui ci leur appartient. Comme si on pouvait posséder une personne, il faudrait que quelqu’un leurs apprennent que c’est impossible.

    Une chose que je ne savais pas c’était que quelque chose d’horrible allait arriver. Cela ne me concernait pas directement, mais allait totalement changer ma relation avec Kévin. En effet Kelly pointa son bout de nez dans notre lycée, trois semaines après le scandale et le pire c’est qu’elle était dans notre classe. Je me rappellerai toute ma vie, la tête que faisait Kévin. Son sourire s’éteignit d’un seul coup et je ne le revis que très rarement.

    Kelly est l’opposé de moi, elle a des yeux bleus mis en valeur par de longs cheveux blonds. Son physique est plus que parfait, elle a une silhouette digne d’une star de cinéma et même moi qui ai un physique normal, à côté d’elle je fais grosse, c’est pour dire. La présentation entre elle et moi se fit dans une ambiance froide pour ne pas dire glaciale. Elle me reconnue sans mal et malgré que je sois polie et gentille, elle se montra glaciale qu’envers moi. Mathieu ainsi que tout notre groupe, eurent des compliments ainsi qu’à des sourires, moi c’était totalement le contraire. J’avais seulement droit à des phrases désobligeantes et à des regards tueurs. D’ailleurs je me plais à dire que s’ils pouvaient tuer, je serai depuis longtemps morte avec dix milles balles dans le corps.

    Kévin semble aller plus que mal, son regard est noir, et depuis le jour de l’arrivée de Kelly, je n’ai plus eu l’occasion d’être à côté de lui ou en tête à tête. Je suis en quelque sorte, exclue malgré moi. Elle accapare Kévin comme s’il était son jouet, et celui ci la suit. Je l’ai d’ailleurs haït pour cela. Comment peut-il se laisser manipuler de la sorte.

    Deux semaines plus tard, je réussis néanmoins à me retrouver seule avec lui.

    - Kévin, comment peux-tu te laisser manipuler de la sorte, je croyais que tu la haïssais ?

    - Je la haie détrompes-toi, seulement…

    - Seulement quoi, Kévin ? Demandai-je en colère. Tu attends quoi ?

    - Seulement, je ne peux me résoudre à me mettre en colère devant toi, je ne veux pas que mes amis me voient dans un tel état. D’ailleurs pourquoi es-tu si en colère, Julia ?

    - Pour rien, me défendis-je. Je vois seulement avec horreur que tu replonges dans le silence, et ça me fait de la peine, comprends le !

    Il sourit à ma réponse, et m’embrasse sur la joue en murmurant.

    - Merci de t’inquiéter pour moi, Julia.

    - Promets moi seulement que tu vas réagir, dis-je en le regardant droit dans les yeux.

    Il acquiesce et prend ma main en se dirigeant vers la salle de cours. Kelly nous voit main dans la main, et alors qu’elle s’apprête à lui donner une gifle, il stoppe son geste en serrant fortement son coude. Elle semble contrariée et essaye de se dégager mais il tient fermement son coude avant de l’amener de force à l’extérieur. Quant à moi, je reste quelques secondes interdite et heureuse de la réaction de Kévin. Une main cependant se pose sur mon épaule et murmure.

    - Enfin Kévin se réveille, il était temps.

    - Toi aussi tu t’inquiétais pour lui ?

    - Oui bien sur, depuis que sa fiancée est la, on ne le voit plus sourire et le pire c’est qu’il devient de plus en plus noir, son aura me fait presque peur.

    - Tu as raison, j’espère que tout cela va s’arranger.

    Il acquiesce à son tour.

    - Au fait, tu sais avec qui, tu vas aller au bal, la semaine prochaine.

    Ah oui, le bal ! Je l’avais complètement zappé, d’ailleurs c’est normal avec tout ce qui vient de se dérouler, le bal est le dernier de mes soucis.

    - Je vais sûrement demandé à mon frère de m’y accompagné vue que je suis sans cavalier, dis-je en haussant les épaules.

    Il me sourit et d’un seul coup met un pied à terre en me prenant délicatement la main, devant les regards étonnés de toute la classe et du mien. Qu’est ce qu’il me fait ? Il amène sa main à ses lèvres et murmure :

    - Gente dame, je serai heureux de vous avoir comme cavalière pour le bal de la semaine prochaine. Alors je vous en prie, gente dame, ne me brisez pas le cœur en refusant mon invitation, j’en serai fort malheureux.

    Comme la plupart des élèves, je ne peux m’empêcher d’éclater de rire, face à cette demande. Mathieu a décidément le don de me faire rire, en tout cas il n’a jamais eu le sens du ridicule.

    - Je ne le briserai donc pas mon cher ami, et s’il est votre désir que je sois votre cavalière qu’il en soit ainsi. Dis en me prenant dans son jeu.

    Il se lève donc et fait une révérence en me faisant un clin d’œil. Alala, on ne le changera jamais notre Mathieu national.

    La discussion entre Kelly et Kévin de ce jour là, avait énormément fait changer la jeune fille, car du jour au lendemain, elle ne se montra plus désobligeante envers moi, ni possessive envers Kévin. Le samedi qui précéda le bal, notre groupe se donna rendez vous au centre commercial pour y faire ses emplettes. Moi et Kévin furent les premiers arrivés et on en profita donc pour discuter seul à seul.

    - Alors tu as un cavalier pour le bal ? Me demande-t-il.

    - Oui et pour une fois j’ai pas eu à le demander à Frédéric, dis je en souriant.

    - Ah oui ? Et ton cavalier c’est qui ?

    - C’est moi ! répondit une voix, qui n’était d’autre que celle de Mathieu.

    - Sérieusement ? demande Kévin.

    - Il semblerait que oui, de plus la demande de Mathieu était comment dirai-je…inoubliable ! D’ailleurs toute la classe ne l’oubliera pas d’aussitôt.

    - C’est sur !

    La conversion se tourne sur la façon dont Mathieu a fait sa demande, et petit à petit tout le monde arrive. Kelly est la dernière à arriver, elle porte une minijupe et un pull en cachemire. Elle s’est peinte le visage, oui pas maquillé mais peinte et je modère mes mots. On dirait une poupée qu’on aurait trop maquillée et coiffée. D’ailleurs ne parlons pas de sa coiffure, elle est digne d’un défilé de Jean Paul Gautier ou autre. Lorsqu’elle fit son entrée, Mathieu du se cacher derrière moi pour rire, et je dois dire que tout le monde eu du mal à ne pas faire comme Mathieu. Devant les magasins, on se sépare en deux groupes, celui des garçons et celui des filles.

    Kelly met un temps fou pour essayer toutes les robes qu’elle a choisi, tellement que lorsque les garçons nous rejoignent, Béatrice et moi, n’avons même pas encore essayé les notre. On profite donc de l’arrivée des garçons pour rentrer dans les cabines d’essayage. Je ressors deux minutes plus tard avec une robe noire en soie avec brettelle où est accrochée une rose noire en tissu au bustier. Les garçons me regardent attentivement et timidement je demande :

    - Vous en pensez quoi ?

    - Tu es vraiment très belle dans cette robe, dirent-ils.

    Youpi, la première était la bonne, en plus c’est ma préférée. Les autres étaient des couleurs plus vives mais dans ce genre d’occasion je préfère être assez sobre donc le noir est parfait. Je leur souris et deux minutes plus tard je ressors habillée normalement. Avec les garçons, j’aide les filles à choisir les leurs et vingt minutes plus tard, on se retrouve devant des cafés et thés bien chauds du café avec nous emplettes. On discute de tout et de rien jusqu’à qu’ils fassent presque nuit. On décide donc de rentrer chez nous, mais alors que je m’apprête à prendre à mon tour mon chemin, Kévin m’empêche de partir et se retourne vers Kelly.

    - Je raccompagne Julia, tu peux rentrer kelly.

    - Je viens avec toi.

    - J’ai besoin de parler seul à seul avec Julia, tu comprends mieux la ?

    - Raccompagnes moi d’abord, alors ! Ordonne-t-elle.

    - Très bien comme tu veux, Kelly, dit il exaspéré.

    - Tu sais Kévin, je peux rentrer toute seule je t’assures, dis je afin d’apaiser l’ambiance qui commence à se faire pesante.

    - Non, c’est bon Julia, tu ne vas pas risqué de te faire agresser seulement parce que Mlle Kelly veut absolument que je la ramène alors qu’on habite à trois rues.

    - Très bien comme tu voudras, Kévin.

    On se dirige donc vers l’immeuble de Kévin, où Kelly fait presque une scène pour qu’il la ramène en haut sans moi. Kévin lui tient tête néanmoins et après une gifle donnée par la jeune fille, on reprend le chemin en direction de chez moi.

    - Tu sais, t’aurais dû la ramener jusqu’en haut, ça ne m’aurait pas dérangé !

    - Je le sais bien mais j’en aurai entendu des vertes et des pas mures, si je l’avais raccompagné jusqu’en haut.

    - Vous vivez donc ensemble ? Hasardai-je.

    - Malheureusement pour moi oui, je la vois 24h sur 24, je suis sur le point de craquer, ma mère m’aide du mieux qu’elle peut mais Kelly est vraiment incroyable.

    - C’est avec elle, je présume que tu vas au bal, non ?

    - Tu vois juste, même si ce n’est pas la personne que j’avais en tête à la base.

    - Ah oui ? Tu voulais inviter qui ? Demandai-je innocemment.

    - T’aimerais bien le savoir, n’est ce pas ? Demande-t-il en se mettant face à moi.

    Ses yeux semblent vouloir lire en moi, il n’a pas tort, je suis forte curieuse de savoir qui peut être la personne qu’il aurait aimé avoir à ses côtés pour ce bal.

    - Au fait, Tu es amoureuse de Mathieu, non ? Ajoute-t-il

    - Pardon ? Dis je interdite.

    - Ben tu m’as bien dit une fois que tu avais refusé d’aller à un bal avec des garçons qui voulait sortir avec toi, pourtant tu as dis oui à Mathieu, non ?

    - Mathieu c’est différent, il ne veut pas sortir avec moi et c’est un ami.

    Comment peut-il penser que je suis amoureuse de Mathieu c’est absurde.

    - Désolé, je ne voulais pas t’énerver, je pensais simplement.

    - Tu pensais mal, c’est tout ! Dis je en reprenant le chemin.

    Je sais que je suis froide mais l’entendre me dire que je suis amoureuse de Mathieu m’énerve au plus au point, pourquoi ne voit-il pas que je suis amoureuse de lui.

    Le retour se fait dans le calme, Kévin reste silencieux, sûrement vexé que je lui parle aussi froidement, c’est vrai que cela ne me ressemble pas, mais ça m’a mise hors de moi qu’il dise que je suis amoureuse de Mathieu alors que c’est lui qui hante mon cœur et mes pensées. On arrive rapidement devant mon immeuble et je m’apprête à rentrer, lorsqu’il m’agrippe le bras me forçant à lui faire face.

    - Qu’est ce qu’il se passe Kévin ? Demandai-je intrigué.

    - Au fait, je veux que tu saches que c’est toi que j’aurai invité au bal ! Dit il simplement avant de se retourner sans dire un mot. Quant à moi, je reste interdite pendant je ne sais combien de temps. Il m’aurai invité s’il n’y avait pas eu Kelly, mais pour quelle raison ? Non, je ne dois pas me faire d’idée, ce n’est pas ce que j’essaye de me faire croire.


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  • Chapitre 5 :

    Lundi matin, en me rendant au lycée, je sens de nombreux regards sur moi, mais je ne prête pas attention. Seulement de nouveaux regards semblent s’ajouter à ceux du métro. Alors que j’arrive dans mon lycée, Béatrice vint à ma hauteur et me montre un magazine people avec en première page, une photo de moi et Kévin enlacé avec pour gros titre « Carlson venge son père !! », et en plus petit « Tout le monde se rappelle de l’affaire de 2001 qui opposait le groupe Carlson au groupe Keller. Il semblerait que J. Carlson la fille du président de l’ancien groupe « Carlson » cherche à venger son père, en piégeant dans ses filets l’héritier du groupe « Keller » K. Keller pour plus d’information, voir page 4 ». Kévin avait raison, un potin et une photo pouvait faire énormément de mal, surtout avec ce genre de titre.

    - Béatrice, ne montre surtout pas le magazine à Kévin, s’il te plait !

    - Tu crois qu’il va croire ce mensonge ?

    - Non, je veux justement que personne ne lui en souffle mot, ça risque de lui faire énormément de mal !

    - Ok comptes sur moi !

    Ainsi commença la journée la plus longue de toute mon existence entre le regard froid des filles et celui des garçons, je devais puiser au fond de moi pour trouver la force et le courage. Kévin quant à lui semblait se douter de quelque chose, mais je le rassurai en lui disant qu’il s’imaginait des choses. Je voyais les heures défilaient et je priai le bon dieu pour qu’il ne le découvre pas. A chaque fois que je voyais ce foutu magazine, je faisais en sorte que Kévin ne le voit pas, ce qui donna pas mal de situations assez cocasses. Dans ces cas, Mathieu, Nicolas et Béatrice venaient à mon aide.

    Lorsque la dernière heure sonna, se ne fut jamais avec autant de plaisir que je l’accueillais ce jour là. Je saluai Kévin comme d’habitude avant de rentrer chez moi. Je dois dire que le retour fut assez éprouvant, je dois avouer que j’ai du encore prendre sur moi pendant tout le trajet. Lorsque j’arrive dans l’immeuble je vois, mon frère accourir vers moi en disant :

    - Julia, papa est furieux ! J’ai appris ce qui se passait c’est vraiment horrible ce qu’ils racontent sur toi, mais dis moi tu vas bien ?

    - Moi, oui très bien, le rassurai-je, j’espère seulement que Kévin ne l’apprendra pas sinon il s’en voudra à mort.

    - Toujours égale à toi même petite sœur, à ce que je vois !

    - Eh oui, on ne se refais pas ! Bon je monte sinon papa, risque de devenir fou.

    Il me souhaite bon courage et sort de l’immeuble. Je n’aimerai pas être à ma place, c’est rare que notre père soit de retour si tôt à la maison et à chaque fois que cela arrive, ça n’annonce jamais rien de bon. En arrivant devant le palier de l’appartement, je pris une grande inspiration et j’ouvris la porte. Mon père est dans le salon et fait les cents pas. Lorsqu’il me voit, il se retourne vers moi et lance le magazine sur la table basse.

    - Je pense que tu sais déjà de quoi je veux te parler, non ?

    Je dépose mes affaires sur le canapé et vint prendre le magazine dans mes mains. Oh oui je le connaissais ce magazine, je l’avais d’ailleurs trop vu à mon humble avis.

    - Papa, ce n’est pas ce que tu crois ?

    - Ce n’est pas se que je crois, je te vois dans les bras du fils de mon pire ennemi et tu oses me dire que ce n’est pas se que je crois ?

    - On est seulement ami avec Kévin !

    - Ah bon, parce qu’en plus c’est ce fameux Kévin ?

    - Oui, je sais j’aurai dû t’en parler, mais je n’ai pas osé !

    - Tu aurai dû ça m’aurait éviter d’avoir une crise cardiaque au bureau.

    - Je suis sincèrement désolée, papa ! Dis-je au bord des larmes.

    J’ai vraiment besoin de craquer, cette journée a été réellement éprouvante et j’ai besoin que mon père me croie.

    - Je le sais ma chérie, dit-il en me prenant dans ses bras.

    On reste dans cette position une bonne dizaine de minutes jusqu’a la sonnerie de la porte se met à sonner.

    Mon père va répondre pendant que je relis pour la énième fois, cette une de journal qui me rend folle.

    - Maintenant tu vas devoir expliquer cette situation à Keller, il monte.

    J’acquiesce et je serre les poings pour ne pas craquer, lorsqu’il tape à la porte, mon cœur s’arrête de battre. Mon père le fait entrer, sans rien dire et pour la première fois de ma vie, je me retrouve devant le père de Kévin. C’est fou comme ils se ressemblent, j’ai l’impression de voir Kévin mais en plus vieux.

    - Alors c’est toi, Julia ?

    - Oui, Monsieur !

    - Je n’ai jamais fait confiance à ses journaux à scandales, c’est pour ça que je suis venu te le demander moi même. Quelle est ta relation avec Kévin ?

    - On est seulement ami, monsieur. Samedi, on avait rendez vous avec un ami au cinéma, seulement il n’est pas venu et nous avons passé la fin de la journée ensemble.

    - Tu sais qu’il est fiancé ?

    - Oui bien sur que je le sais, et d’ailleurs je n’interviendrai pas dans sa relation avec sa fiancée. La seule chose que je souhaite c’est qu’il soit heureux, dis je alors que mes larmes commencent à tomber sur mes joues.

    - Je te crois Julia, ton regard ne mens pas, mais pourquoi pleures-tu ?

    Je constate enfin que mes larmes coulent et je les essuie une à une en lui demandant une faveur.

    - Je vous en supplie, M. Keller ne lui dites rien à propos de ce magazine, sinon ça lui fera énormément de peine. Il n’en a pas l’air, mais Kévin est quelqu’un de très fragile et je ne veux pas qu’il soit triste par ma faute.

    - Je serais étonné qu’il ne soit pas au courant !

    - Je pense que c’est possible, j’ai fais en sorte qu’il ne l’apprenne pas au lycée.

    - Très bien alors, je ferai en sorte qu’il ne l’apprenne pas, Julia !

    - Julia, peux-tu me laisser seul avec M. Keller, j’aurai besoin de lui parler ! Interrompe mon père.

    - Très bien, je sors prendre l’air, et merci de m’avoir cru, M. Keller.

    - Je t’en prie, je ne peux que croire la fille de Jennifer, tu lui ressembles d’ailleurs énormément.

    - Vous connaissiez ma mère ? Demandai-je étonné.

    - Bien sur, c’était une femme admirable et la personne que...

    - Julia, laisse moi seul avec lui. Coupe froidement mon père en me regardant.

    J’acquiesce et sort de l’appartement, seulement la curiosité me pousse à écouter la conversation.

    - Si tu pouvais éviter de dire à mes filles, les sentiments que tu avais pour ma femme, ça m’arrangerai !

    Quoi, M. Keller était amoureux de ma mère ?

    - Tu oublies que ses sentiments étaient partagés, c’est d’ailleurs pour cela qu’elle t’a quitté avant qu’elle apprenne qu’elle était enceinte de Julia, d’ailleurs c’est ta faute si elle n’est plus de ce monde.

    - Je t’interdis de dire ça, tu crois réellement que j’ai voulu qu’elle risque sa vie pour ma fille ?

    - J’ai du mal à penser le contraire, tu savais très bien qu’elle risquait d’avoir de grosse complication si elle avait un deuxième enfant, mais tu l’as quand même foutu enceinte, alors que tu savais que votre couple était fini.

    - Je te fais remarquer que tu me l’as bien fait regretter, tu m’as accaparé Jennifer et mon fils pendant toute sa grossesse. Et le pire c’est que tu as presque voulu que je te laisse adopter mes enfants, seulement parce que je ne supportai pas la perte de Jennifer et que je m’étais mis à boire.

    - Tu n’étais pas en état d’élever des enfants !

    - Eh bien tu as tort, mes enfants sont devenus des gens honnêtes.

    - Oui mais ils ne savent pas que c’est leur propre père, le responsable de la mort de leur mère.

    Je me bouche les oreilles, non ce n’est pas possible, mon père n’est en aucun cas responsable de la mort de ma mère, la seule responsable c’est moi. Depuis toujours je le sais bien, si je n’étais pas née ma mère serait toujours de ce monde. Je me décolle de la porte je descends difficilement les escaliers avant de me rendre dans le parc, où je pourrai laisser enfin mes larmes coulaient. Mon cœur me fait un mal de chien, cette pensée ancienne et cruelle me le fend en deux. Je m’assoie sur le banc le plus proche et je fonds en larmes alors que mon téléphone sonne. J’essuie mes larmes et prends une voix joyeuse en décrochant.

    - Julia, c’est Kévin ! Pourquoi tu ne m’as rien dis pour le magazine ? Hurle-t-il.

    - Je ne voulais pas que tu te sentes coupable, murmurai-je alors que mes larmes coulent.

    - Julia, tu es en train de pleurer ? Me Demande-t-il inquiet.

    Je ne veux pas qu’il s’inquiète pour moi, alors je lui mens, mais il refuse de me croire, à croire que je ne suis pas doué pour les mensonges. Je l’attends hurlé dans le combiné de lui dire où je suis et je finis par capituler. Lorsqu’il raccroche, j’essaye de calmer mes pleurs mais rien n’y fait, mon cœur s’y refuse et je refonds en larmes. Lorsqu’il arrive, il me force à me lever et me prend dans ses bras où je laisse pleinement malgré moi ma peine. Je m’agrippe à lui comme à une bouée de sauvetage, mon cœur me fait si mal. Il ne pose aucune question et essaye de me consoler en me berçant tout en me caressant les cheveux. Petit à petit mes sanglots se font plus rare, et il en profite pour me demander pardon en ce qui concerne l’article.

    - Tu n’as pas à me demander pardon, ce n’est pas de ta faute, Kévin, dis je en souriant, mais une chose est sure c’est que tu ressembles énormément à ton père, j’en été même troublée.

    - Tu as rencontré mon père ? Me demande-t-il.

    - Oui il est dans l’appartement avec mon père, ils doivent sans doute parler de cet article. En ce qui concerne la situation, je lui ai tout expliqué donc il ne devrait rien t’arriver de fâcheux.

    - T’es vraiment idiote ou quoi, je m’en fous de ce qui peux m’arriver, je m’inquiète vraiment pour toi, ce qu’ils disent sur toi est vraiment horrible. Pire, que je ne l’imaginai !

    - Merci de t’inquiéter pour moi Kévin, mais je suis une fille forte.

    - Je le sais bien Julia, d’ailleurs c’est ce qu’il me fascine chez toi ! Il y a encore deux minutes, tu étais en larmes et te voilà souriante comme si tout allait bien !

    - Merci de n’avoir posé aucune question, Kévin, je t’en suis reconnaissante. Au fait comment a réagi ta fiancée ?

    - C’est grâce à elle que j’ai découvert la situation. Pour une fois elle m’a servi à quelque chose.

    - Tu es dure avec elle, je trouve, dis-je en m’écartant de lui.

    - Je ne trouve pas, j’ai même dû rester maître de moi pour ne pas lui mettre une gifle après tout ce qu’elle m’a dit.

    - Qu’a-t-elle bien pu te dire pour te mettre dans un tel état ?

    - Je préfère ne rien dire, rien que d’y penser je suis vert de rage. Et dire que plus tard, je devrais être marier à cette fille.

    - Calmes toi, murmurai-je en posant ma main sur son épaule.

    Il me sourie gentiment et souffle pour se calmer.

    - Tu es sure que tout va bien, Julia ? Me redemanda-t-il.

    - Très bien désormais, merci d’avoir été la, dis-je en souriant.

    - Kévin ?

    On se retourne tous les deux et on se retrouve face à son père qui semble totalement différent de tout à l’heure, d’ailleurs c’est la même chose pour Kévin, son regard si paisible semble noir.

    - On rentre, dis au revoir à ton amie.

    Il baise la tête en signe de réponse, et me fait la bise avant de partir avec son père. Quant à moi je reste dans le parc, pour réfléchir un peu à la conversation. Le père de Kévin était donc amoureux de ma mère, et ce sentiment était réciproque ? J’y comprends de moins en moins. Serait-ce par pure jalousie, que Mr Keller aurait rendu la vie impossible à mon père, six ans auparavant ? Je ne saurai le dire. Une chose est sure, ce n’est pas bon que je me prenne la tête avec tout ceci, en cherchant des réponses auxquelles personne ne répondra spontanément. Je me lève du banc sur lequel j’étais assis et je me dirige enfin chez moi, où je retrouve mon père en colère. La fin de la discussion entre Mr Keller et lui, a dû mal se dérouler car lorsque je frôle le pas de ma porte, mon père me hurle :

    - Julia, je ne veux plus que tu reparles à Kévin Keller !


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  • Chapitre 4 :

    - De Kévin ? Me demande-t-il en arrêtant le téléviseur.

    - Oui ! Je l’adore, même plus, je n’arrive même pas à décrire ce que je ressens. Quoiqu’il fasse, je l’aime tout simplement. Je n’ai jamais été aussi convaincu de mes sentiments, c’est horrible ! Dis je en larmes.

    - Pourquoi c’est horrible, je suis d’accord papa, ne va pas être enchanté que tu sois amoureux d’un Keller, mais bon il respectera tes sentiments !

    - Il est fiancé !

    - Mince, ça s’est vraiment injuste. Je suis désolé petite sœur !

    - Pas autant que moi, Frédéric, dis je en me reprenant et en me levant.

    Je me dirige vers la cuisine et je me plonge dans la préparation du dîner. Je ne devrais pas penser à lui, pourtant mon esprit ne m’aide pas ! Alors que je suis en train de faire cuire les petits pois, mon téléphone sonne, je le prends dans ma poche et je réponds.

    - Allô, Julia ? C’est Sandra !

    - Sandra oh mon dieu, que je suis heureuse de t’entendre au téléphone, j’ai tellement besoin de parler à une amie !

    - Ola, que se passe-t-il, miss ? Me demande-t-elle alors que je fonds en larmes.

    - Je suis amoureuse…seulement je ne devrais pas, il est fiancé et ne voit en moi qu’une amie !

    - Explique moi tout, Julia, et cesse de pleurer, tu sais très bien que ça ne te mènera à rien de pleurer !

    - Je le sais bien, mais je n’y arrive pas, c’est mon cœur qui pleure et je ne peux pas me contrôler !

    - Tu es réellement amoureuse alors ?

    - Oui c’est totalement différent de ce que j’ai pu un jour ressentir envers une personne. Kévin est tellement…

    Et je lui cite tous ce que j’aime chez lui, même si je sais qu’il a des défauts, je les aiment eux aussi. Et ensuite je lui explique toute l’histoire, l’histoire de notre rencontre, les retrouvailles à l’école, la découverte de nos noms de famille, et tout le reste. Lorsque j’ai fini mon monologue, un blanc s’installe, mais je sais qu’elle est toujours au bout du fil, elle réfléchit. Moi pendant ce temps, j’éteins les petits pois et met à cuire les steak hachés.

    - Tu veux que je te dise quelque chose, Julia ?

    - Va-y au point où j’en suis, je ne risque pas de tomber plus bas ! Dis-je ironiquement.

    - Crois-y, crois en ton amour, lui aussi doit ressentir quelque chose à ton égard, alors comment pourrais-tu expliquer son envie de parler de son problème qu’à toi, ses gestes tendres, son baiser sur la joue. Il sait que tu es différente des autres filles mais il ne sait pas quel est ce sentiment.

    - Sandra s’il te plait, ne me fais pas de faux espoirs, je suis assez grande pour entendre que c’est impossible.

    - Julia, je ne te mens pas, je pèse mes mots pour en être sur ! Et la j’en suis sure à 90, il ressent un truc spécial pour toi, après à toi de faire en sorte que les 10 qui ne sont pas à ta faveur le devienne.

    - Sandra, tu me connais, je ne suis pas douée pour ce genre de chose.

    - Alors il faut que tu t’y mettes ! Désolée ma chérie, mais si tu abandonnes, ne viens plus pleurer !

    Je souris, toujours la même Sandra. Elle n’a pas changé, elle est toujours aussi droite et franche. Avec elle on sait toujours sur quel pied danser !

    - Ok, je n’abandonnerai pas !

    - Ah je préfère ça ! Je préfère entendre cette sonorité de ta voix que l’autre. Bon je pense avoir rempli ma mission, remercie ton frère en passant ! Il m’a appelé pour que je te remonte le moral !

    - Ok merci beaucoup de m’avoir appelé, sinon comment va tout le monde ?

    - Tout va pour le meilleur des mondes, à part que tu nous manques énormément mais bon, on fera tout pour venir te voir. Bon la récréation va finir, bisous la miss, tout le monde t’embrasse.

    - Bisous Julia, tiens le coup ! Hurlent des voix derrière elle. Je reconnais les voix des filles de mon ancienne équipe de Volley.

    - Bisous à vous toutes, dis-je avant de raccrocher.

    Je me dirige vers la salle à manger pour mettre la table et je vois mon frère sur le canapé faisant comme si de rien n’était.

    - Frédéric ?

    - Oui ? Demande-t-il complètement plonger dans son feuilleton.

    - Merci beaucoup, lui dis-je avec le sourire.

    Il se retourne vers moi et me sourit à son tour.

    - Elle m’a balancé ?

    - Oui, Sandra est trop franche !

    - Le plus important c’est qu’elle t’est rendue le sourire !

    Je m’approche du canapé et je passe mes bras autour de son cou avant de l’embrasser sur la joue. Grâce à lui et à Sandra, j’ai repris du poil de la bête. Je ne dois pas abandonner la partie, peut être qu’un jour, moi et Kévin serions plus que des amis, mais en attendant, je dois garder espoir et faire en sorte de le soutenir. Voilà ma nouvelle résolution.

    Depuis ce jour, deux mois se sont écoulés, et nous sommes déjà au mois de Novembre. Je me suis lié avec énormément de gens avec qui je passe mes pauses en compagnie aussi de Kévin, qui semblent s’ouvrir de plus en plus. Mais j’arrive à voir qu’il y a encore une ombre dans ses yeux. Entre nous deux, rien n’a réellement changé, on traîne seulement ensemble et nos liens d’amitié deviennent plus forts, j’ai appris à contrôler mes sentiments. Et lorsque qu’il a envers moi des gestes tendres, je les prends à la rigolade et je le taquine. Mathieu quant à lui a été le premier à voir clair dans mon jeu, et dés qu’il a l’occasion, il me laisse en compagnie de Kévin en tête à tête. D’ailleurs aujourd’hui aussi, il nous a lâché, on devait se faire un cinéma à trois, Kévin, lui et moi. Seulement monsieur a décidé de me laisser seule avec lui. En ce moment, je suis avec Kévin et on se questionne sur le film que nous allons voir…il faut dire qu’on ne manque pas de choix, entre les films de guerre, les films d’horreur, les films romantiques et les films comiques.

    - Tu veux voir lequel ? Me demande-t-il.

    - Personnellement je penche pour « Orgueil et préjugés », j’ai adoré le livre, mais bon c’est un film romantique !

    - Ok pour « Orgueil et préjugés » ! Dit-il en se dirigeant vers les guichets.

    - Attends, Kévin ! Lui dis-je en le retenant par le bras avant d’ajouter :

    - Si tu n’as pas envie de le voir, on va voir un autre !

    - Moi aussi j’ai envie de le voir ! dit il avec le sourire.

    - Menteur, ça se voit que tu mens, tu sais c’est un film à la guimauve, il y a des bisous partout, et ils se disent des mots doux tout le long ! Tu es sure de supporter ce supplice ?

    Il rigole et s’approche de moi en disant.

    - Si jamais ça me soule trop, je m’entraînerais sur toi, qu’en dis tu ?

    - Ne dis pas de bêtises, de plus le film n’est pas à la guimauve !

    - Oui, je sais vu que j’ai déjà lu le livre, d’ailleurs je l’adore !

    - Menteur !

    - Qu’est ce qu’il te fait penser que je mens, cette fois ci ? Mes yeux ? Mon visage ? Mes lèvres ?

    Je démoralise et marmonne.

    - C’est mon imagination, où depuis quelque temps tu te lâches ?

    - C’est de ta faute ! répondit-il en se mettant dans la queue.

    - Comment ça, c’est de ma faute !

    - Tu m’acceptes sans me juger voilà, t’es heureuse ? Avoua-t-il.

    - Très même ! Dis je en lui tirant comiquement la langue.

    Je le vois faire genre qu’il démoralise mais ses yeux ne me mentent pas, il a les yeux pétillant de malice, ce qui les rend encore plus envoûtant à mes yeux. Je sais qu’il devient de plus en plus populaire avec les filles depuis qu’il est devenu ouvert. J’en suis même jalouse, mais il semblerait qu’il me veuille encore à ses côtés, et rien que ça, ça me rends heureuse ! Depuis le fameux jour, où j’ai appris qu’il avait une fiancée, nous en n’avons plus jamais reparlé. Pourtant je meure d’envie de savoir s’il l’est toujours. Pas pour le draguer, je ne suis pas assez audacieuse pour le faire, j’ai bien trop peur de le perdre. Mais seulement pour savoir qu’il n’est plus lié par obligation à une personne.

    On est désormais assis dans la salle de cinéma, et on discute toujours avec animation.

    - Au fait, avec qui tu vas au bal de noël ? Me demande-t-il.

    - Alors là, bonne question ! Je ne sais pas, j’irai peut être avec mon frère, s’il accepte encore d’être mon cavalier pour la énième fois !

    - Ne me dis pas, que tu n’es jamais allé à un bal avec un garçon qui te plait.

    Aie, il vient de marcher sur une des mines de mon cœur. Je ne veux même pas répondre à cette question, c’est trop la honte pour une fille de 18 ans, de n’être jamais sorti avec aucun garçon. Pourtant c’est mon cas, j’ai toujours refusé les occasions qui m’étaient proposés car je savais que je ne les aimais pas autant que j’aime Kévin. Avant je ne savais pas quel était le sentiment « aimer », mais maintenant je le sais rien qu’en regardant Kévin, je souhaite son bonheur même si celui ci n’est pas à mes côtés.

    - En effet, je ne suis jamais allée à un bal avec un autre garçon que mon frère.

    - Pourquoi, t’es pourtant mignonne ?

    Je rougis à son compliment et réponds :

    - J’ai déjà eu des propositions mais je les ai toutes déclinées !

    - Pourquoi ?

    - Tu ne te moqueras pas de moi ?

    - Julia, je te respecte tellement que je penserai jamais à me moquer de toi, sur un sujet aussi intime.

    Je lui sourit et le remercie avant de lui dire :

    - Si je les ai toutes déclinées, c’est parce que je savais qu’ils ne m’étaient pas destinés !

    - Tu attends donc le grand amour ?

    - Tu dois trouver cela idiot, non ?

    - Non, je ne trouve pas idiot que tu te réserves au grand amour, c’est même adorable, seulement j’espère que tu ne passeras pas à côté.

    - Maintenant je sais que je ne suis pas passé à côté, car être amoureuse c’est plus que je ne l’imaginais !

    - Ah bon, et selon toi, c’est quoi le grand amour ?

    Je le regarde droit dans les yeux, et je commence à jouer avec mes doigts avant d’avouer indirectement ce que je ressens envers lui.

    - Le grand amour, c’est quand…on n’arrive pas à décrire ce sentiment qui nos tenaille, on est à la fois torturée et heureuse lorsqu’on est à ses côtés. Lorsqu’on quitte cette personne, on ne souhaite qu’une chose l’avoir de nouveau près de nous. Et le grand amour c’est surtout, vouloir le bonheur de cette personne. Le simple fait de la voir avec le sourire, nous rend heureuse même s’il trouve le bonheur auprès de quelqu’un d’autre.

    - Waouh, alors tu l’aimes réellement cette personne ! Ta vision de l’amour vrai est touchante même troublante.

    - Désolée, je ne voulais pas te gêner !

    Ses yeux me regardent si intensivement que j’en perds encore mes moyens, j’ai l’impression d’être à nue devant lui et je ne sais pas comment réagir. Je détourne la tête et regardes l’écran où commence enfin le film. Je n’arrive pas à entrer dans le film, ce n’est pas à cause de lui mais de moi. Mon cœur me sers toujours autant et je n’arrives pas à oublier les yeux de Kévin, il semblait réellement ému par ma définition de l’amour vrai. A la fin du film, il me prend la main et je le suis tel un pantin. D’un seul coup, il se retourne et me demande très inquiet.

    - Tu vas bien Julia, j’ai l’impression que depuis le début du film tu es ailleurs, est ce moi qui t’es troublé ou fait du mal ?

    - Non, tu n’y es pour rien Kévin, je te rassures, excuse moi de t’avoir inquiété ! Dis je en souriant.

    On se remet à marcher mais il garde toujours ma main dans la sienne, je suis heureuse de ce contact. D’un seul coup, il s’arrête net et me tire en courant. Je ne comprends pas se qui se passe jusqu’à que j’entende.

    - Eh mais c’est Kévin Keller, le Fiancé de la traînée de New York ! En plus il est avec une fille, poursuivez le, on tient l’affaire du siècle.

    Avec les paparazzis à nos trousses, Kévin m’attire dans les rues plus ou moins animées de la ville. Finalement il me plaque contre la paroi d’un mur d’un cul de sac et se colle à moi. Je sens son cœur battre violement dans sa poitrine et cela doit être la même chose dans son cas. Je m’enivre de son odeur et je mets à rougir. Qu’est ce que je fais dans un moment pareil, ce n’est pas le moment de rougir. Voyant que le danger est passé, il s’écarte de moi rapidement et me demande pardon. Je ne sais pas s’il rougit ou non, mais il est terriblement mignon.

    - Je suis désolée de t’avoir obliger à courir dans les rues, seulement je ne voulais pas qu’il t’arrive une chose aussi horrible. Je suis toujours fiancé avec Kelly, malheureusement. Et désormais vu qu’elle s’est assagie, ils essayent de trouver quelque chose contre moi, ses chiens. J’espère qu’aucun n’aura une photo valable sinon je ne sais pas ce que je leur fais, dit il fou de rage.

    - Ce n’est pas grave, Kévin ! Dis-je en essayant de le rassurer.

    - Si c’est grave Julia, je ne veux pas qu’ils puissent te faire du mal, ça je ne le permettrai pas, ça jamais, je préfère encore mourir !

    - Idiot, tu crois que ça me fera plaisir que tu meures pour moi ?

    Il sourit en m’étreignant tendrement et je sens son souffle sur mes cheveux. Il me les caresse doucement et d’un seul coup, je sens des larmes tombaient dans mon cou.

    - Kévin ?

    - Je suis désolé, Julia, mais je suis en train de craquer, alors s’il te plait laisse moi encore une fois craquer devant toi.

    - Bien sur, seulement tu es idiot de t’inquiéter pour ça, c’est juste une photo et un potin de plus.

    - Peut être que tu as raison, mais je t’adore trop pour qu’un connard puisse te faire de la peine.

    Je souris tendrement et je ferme les yeux pour profiter de cette instant qui allait peut être, être le dernier.


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  • I Should hate you but i love you - Chapitre 2

    Chapitre 2 :

    Lorsque j’ai entendu son nom, j’ai eu l’impression que le monde s’arrêtait de tourner…c’est impossible dites moi que c’est faux. Mon regard reste fixé sur lui, alors qu’il se dirige vers l’estrade en évitant mon regard. Je ne sais plus trop quoi pensé, comment est ce possible que le fils du pire ennemi de mon père, soit aussi adorable et gentil. Je sens mes yeux qui me piquent, mais je sers fortement mes poings pour ne pas pleurer. La vie est si injuste.

    Il est désormais sur l’estrade, mais comme je me l’attendais, il se met à côté d’une autre fille et celle ci commence déjà à lui faire du charme. Je n’ose même pas le regarder, alors je fixe la salle mais j’écoutes de l’autre. J’ai vraiment hâte que cette journée se termine, alors qu’elle vient à peine de commencer. Lorsque que les derniers élèves furent appelés, notre classe se dirigea vers la salle de cours qui nous était assigné. Dans celle ci, ils nous répartissent nos places par ordre alphabétique. Que dieu soit béni, je ne suis pas à côté de lui, mais d’un jeune homme qui semble assez sympathique.

    - Salut, moi c’est Mathieu, heureux de faire ta connaissance.

    - De même, lui répondis-je avant de sursauter lorsque j’attends le nom de Kévin.

    Mathieu me regarde intrigué et se tourne vers le dénommé Keller avant de me demander.

    - Tu connais Kévin ?

    - euh oui…je l’ai rencontré par hasard.

    - Il faut que tu saches, qu’il est aussi ouvert qu’une huître, alors si jamais t’as des vues sur lui, je te conseille de laisser tomber.

    Il est aussi ouvert qu’une huître ? Est-il sûr que nous parlions de la même personne ?

    - Ne t’inquiètes pas, je risque pas d’avoir des vus sur lui, dis je amèrement en me retournant vers le tableau.

    La matinée passe assez rapidement, ils nous ont déjà remis nos emplois du temps respectifs, et les fournitures à effectuer. Midi arrive assez vite, et je me retrouve seule, Mathieu est retourné auprès de ses potes, et j’attends devant la file de la cantine lorsque j’attends Kévin me dire d’une voix peu assuré.

    - Tu manges seule ?

    Je suis un peu heureuse qu’il vienne me parler, et pourtant je n’arrive pas à m’enlever de la tête que c’est le fils de l’homme qui a failli pourrir la vie de mon père.

    - Oui, malheureusement, je n’ai pas encore eu l’occasion de parler aux gens de la classe.

    D’ailleurs en avais-je vraiment envie, si Mathieu ne m’avait pas parlé, je ne lui aurai sans doute pas adressé la parole de la matinée. C’était mon caractère, j’avais pas vraiment envie d’avoir de nouveaux amis, qui d’ailleurs ne seraient peut être pas des vrais, au sens où je l’entends. Cependant il reçoit ma réponse avec un doux sourire, qui malgré que je ne lui faisais pas face me fit fondre.

    - J’ai appris que tu étais aussi ouvert qu’une huître, lui dis-je en me retournant vers lui qui ne put s’empêcher de rire. Face aux regards des élèves du lycée qui voyait peut être pour la première fois le jeune homme rire de bon cœur à mon avis, il s’arrêta net et me regarda droit dans les yeux.

    - Je ne suis pas aussi fermé, que les gens le croient, je n’ai seulement pas envie d’être entouré de faux amis.

    A ce moment là, je l’ai réellement haït. Il pensait exactement la même chose que moi et je pense que j’ai eu du mal à le cacher car il eut un mouvement de recul. Il hésita d’ailleurs à revenir vers moi, peut être voyait il le fait dans mes yeux, la colère que j’avais contre lui. En tout cas, il se comporta comme un gentleman et me proposa de manger avec lui jusqu’à que je trouve quelqu’un avec qui déjeuner. Le repas fut silencieux, et d’ailleurs nos regards se fuyaient comme la peste. On entendait les gens qui médisaient à notre égard et d’ailleurs un me fit rater un battement de cœur.

    - Non, mais je rêve, regardes avec qui Kévin déjeune.

    - Qui ? Lui demanda son amie.

    - Julia Carlson ? Tu ne t’en souviens pas ?

    - Je devrais ?

    - Sérieusement ne serais-tu pas inculte ou quoi ? Le groupe « Carlson » qui appartient désormais au groupe « Keller ».

    - Ah si maintenant que tu m’en parles ? C’est la fille du président ?

    - Oui j’en suis presque sure. Ils avaient du vendre leur boite, à cause d’une accusation d’argent sale, orchestrait par le président lui même.

    - Oh mon dieu !

    Je sentis les larmes me piquaient les yeux, mon cœur me faisait mal, alors même ici dans ce lycée, quelqu’un connaissait l’histoire de ma famille. Je n’avais plus faim, ni d’ailleurs envie de voir la tête de Kévin. Je pris mon plateau sans un mot que je déposai à l’endroit convenu et je sortis de la cafétéria en larmes. Je me trouvai un endroit au fond de la cour sous le pied d’un chêne où je laissai couler encore plus ma peine. Quelques minutes plus tard, je sentis une personne approchait ce qui me força à lever les yeux vers celle ci. C’était de nouveau Kévin, il tenait dans ses mains, un gobelet de café qu’il me tendit.

    - J’ai pensé que ça te ferais du bien, un verre de café, me dit-il dans un murmure. Je pris le gobelet dans mes mains et je le remerciai.

    - Kévin, je ne veux pas me paraître désagréable mais…

    - Mais je suis la dernière personne, que tu as envie de voir, je comprends, continua-t-il.

    Je sentis mes larmes revenir, comment pouvais-je être aussi désagréable avec lui, il ne faisait pas figure du passé, et continuait à me parler. Je voulais lui dire que j’étais désolée mais aucun mot ne sortait de ma bouche, alors sans un mot il se détourna de moi et se dirigea vers le lycée. Je me sentais réellement triste, j’étais donc la seule à me prendre la tête avec cette histoire ? Oui sinon il ne serait jamais venu me parler devant la cantine et ne serait pas venu m’apporter ce café.

    J’avais trop honte de moi, pourtant au fond de moi, je ne pouvais m’empêcher de penser que Kévin était le fils de l’homme qui avait pourri ma vie. Je porta le gobelet à mes lèvres et je me laissa enivré par l’odeur de celui ci, qui me chassa toutes mes pensés. Après l’avoir bu, j’eus l’envie de visiter l’établissement. Je me dirigeai vers les équipements de sports lorsqu’une jeune fille me percuta.

    - Oh mon dieu, je suis désolée, je ne t’avais pas vu !

    - Ce n’est pas grave ! Lui dis je en souriant amicalement.

    - Oh je manque de politesse, je m’appelle Béatrice Dutron et je suis la capitaine de l’équipe de Volley !

    - Moi c’est Julia Carlson, ravie de faire ta connaissance, Béatrice.

    - Julia Carlson, de l’ancien groupe Carlson ?

    Décidément, y avait-il quelqu’un dans ce lycée qui ne connaissait pas l’histoire de ma famille.

    - C’est cela ? Dis je froidement, un peu lassée.

    - Alors je suis deux fois plus ravie de faire ta connaissance ! Me dit-elle avec un grand sourire, qui doubla lorsqu’elle vit ma surprise sur mon visage.

    - Mon père était le président adjoint de ton père à l’époque, et d’ailleurs, il l’a toujours cru innocent.

    - Sérieusement ?

    - Oui, je te dis la vérité, ce qui lui a d’ailleurs valut un licenciement, lors du rachat par Keller. Pendant quelques temps, il a eut du mal à retrouver du travail, mais finalement, il a monté sa propre boite, et assure à notre famille, un niveau de vie correct.

    - Je suis encore plus heureuse de faire ta connaissance, je suis persuadée que mon père sera heureux d’apprendre que son président adjoint le soutenait.

    - Bon, je suis désolée Julia, mais j’ai mon entraînement et je dois y aller. J’espère qu’on se verra bientôt, me dit elle avant de courir vers le gymnase.

    D’un seul coup, je me sens heureuse, peut être que j’ai mal jugé les élèves de mon nouvel établissement…en tout cas, pour l’instant j’avais rencontré que des personnes sympathiques. A la fin de la pause déjeuner, je retourne donc dans ma salle, et je vois que Kévin lit un roman. Je devrai lui demander de m’excuser, car si jamais c’était réellement son père, le coupable de la déchéance de mon père, lui Kévin n’avait vraiment rien fait.

    - Euh…excuses moi, Kévin ! Dis je d’un voix peu assuré.

    Il leva son regard de son bouquin et le plongea dans le mien en disant :

    - Oui ?

    - Je voudrais te demander pardon !

    Il sourit gentiment en referma son livre qu’il posa sur la table avant de me dire :

    - Tu n’as pas à me demander pardon, on sait très bien tous les deux, que nos pères se haïssent, non ?

    - C’est sur que mon père, ne porte pas ton père dans son coeur, lui avouai je.

    - C’est la même chose dans mon cas, avoua-t-il aussi. Cependant, je pense que ce qui se passe entre eux, ne devrai pas influençai sur nos, leurs enfants, n’es-tu pas de mon avis ?

    - Tu as raison, c’est pour cela que je voulais m’excuser !

    Il me sourit et me demande à haute voix :

    - Julia, je suis réellement heureux de t’avoir rencontré dans l’avion, même si ton nom est Carlson. Et pour tout t’avouer ça m’a fait un gros choc lorsque j’ai appris ton nom, depuis petit, on m’a dit que les Carlson étaient de la mauvaise graine. Mais une chose est sur, j’ai envie de te connaître Julia, d’en apprendre un peu plus sur toi, et de devenir ton ami, alors accepterais-tu d’essayer ?

    Je lui souris à mon tour et je lui dis :

    - Je pense exactement la même chose que toi, Kévin, c’est incroyable !

    Son sourire double et il me tend sa main que je serre avec plaisir. C’était une sorte de réconciliation entre deux familles qui se haïssent, d’ailleurs je ne l’avais pas remarqué mais la plupart des élèves avaient suivis notre conversation, et nombreux en était heureux, et moi aussi j’en étais heureuse.


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  • I Should hate you but i love you - Prologue + Chapitre 1

    Pseudo : Mary


    Résumé :
    Si j'ai choisi ce titre c'est pour une bonne et simple raison : Les parents de Julia et Kévin se haïssent ( un peu du genre à la roméo et juliette aussi XD, je me suis un peu inspirer, je dois avouer) mais pourtant entre les deux jeunes gens, une amitié forte va se lier, qui va petit à petit se dirigeait vers un sentiment encore plus fort, l'amour !

     


    Prologue :

    « Destin ou hasard? Mais qu'est le destin à part une succession d'évènements hasardeux? » ; « On rencontre sa destinée, souvent par les chemins qu'on prend pour l'éviter. » ; Tant de mots vrais…Surtout la dernière, qui aurait imaginé la vie qui allait m’attendre en France ? Personne. Moi non plus d’ailleurs, mais bon c’était le destin, et moi et lui n’avions pu rien changer à cela malheureusement.

    Chapitre 1 :

    Il est 23h00 lorsque je prends l’avion qui me ramène vers mon pays natal…mon pays natal que je n’ai pas vu depuis je ne sais combien d’années…peut être 4 ans voir 5, où même plus, tout ça reste assez fou dans ma tête.

    Normalement n’importe qui serait heureux de retourner auprès des siens qui sont partis des States depuis un an, me laissant chez ma tante qui depuis à pris soin de moi. Oui…je devrais être heureuse de les rejoindre en France et pourtant mon cœur ne l’est pas…pourquoi vous dites vous ? Pour la bonne et simple raison, que je dois quitter tout mon groupe d’ami…oui, je sais, le téléphone existe, ainsi que les lettres, et Internet. Je sais aussi que je peux compter sur William et Sandra, mes meilleurs amis qui resteront à mon avis en contact avec moi.

    Je regarde par le hublot et je ne vois qu’un ciel noir, sans étoiles. Les nuages empêchent la vue du sol, et d’ailleurs je me demande si j’apercevrais la terre ferme à une telle latitude. Je sens la personne à côté de moi bouger, c’est un jeune homme de mon âge voir peut être un peu plus. Il est blond et semble endormi depuis le début du voyage comme la plupart des passagers. Je dois être une des rares à ne pas l’être. Une hôtesse de l’air vient à ma hauteur et me propose de prendre un magazine, j’accepte avec plaisir d’en prendre un.

    Je l’ouvre, et je tombe sur la page où sont mentionnés les groupes les plus riches du monde, le groupe « Keller » en première place, suivit de l’ancien groupe « Carlson » renommé lors de son rachat en 2001 par le groupe « Keller », le groupe « Keller Fils ». Le groupe « Carlson », l’entreprise de mon père, qu’il a du revendre lors d’une accusation d’argent sale par les autorités. Ce jour là, mon père a tout perdu, son entreprise, ainsi que sa dignité, et du jour au lendemain, ses dits amis lui ont tournés le dos. J’avais 13 ans à l’époque et mon frère 15, quand nos avons dû quitter la France pour partir aux States. La bas, mon père à trouvé du travail dans la boite de son beau frère, mon oncle. Il fut un des seuls à croire notre père. Et pendant 4 ans, il a réussit à faire en sorte que l’entreprise de notre oncle devienne une des plus fructueuses des Etats-Unis.

    Il y a un an de cela, il est retourné en France avec mon frère. Et aujourd’hui c’était mon tour de retourner en France. Notre famille a retrouvé sa dignité, pour les autres c’est une histoire ancienne mais pour nous c’est autre chose. Nous avons été blâmé à tort, traîné même dans la boue à cause d’un plan foireux d’un autre. Mon père ne savait qui était responsable de cette affaire, mais il a de grands soupçons envers son rival de toujours le groupe « Keller ». En 2001, les deux groupes étaient en perpétuelle concurrence, et le directeur de « Keller » et mon père ne pouvaient pas se voir. Et comme par hasard quelques mois avant cette fameuse affaire, lors d’un repas d’affaire, mon père avait été menacé par celui ci, qui lui avait dit qu’un jour, il allait tout perdre et qu’il se ferait un plaisir de le voir traîner dans la boue.

    Oui, je sais ça n’est pas une preuve, et d’ailleurs cette affaire en était dépourvu d’ailleurs. Affaire vite classé pour les autorités, c’était soit la vente de la boite avec la démission de mon père, soit la prison et pour les salariés un licenciement économique. Pour mon père, l’affaire fut vite conclue. Le groupe « Keller » avait donc racheté les actions de l’entreprise, pour une ridicule somme quand on connaissait le bénéfice de l’entreprise.

    Depuis cette affaire, le nom des Keller est un sujet tabou dans notre famille, surtout pour mon père. Désormais, il travaille pour une boite concurrente des « Keller », en tant que Directeur d’agence à Paris. La réhabilitation de mon père n’a pas été simple, il est resté froid pour ne pas dire glacial envers ses anciens amis, il ne leur parle que s’il est nécessaire de le faire. Mon frère a eut moins de problème, étant donné que c’est un jeune homme assez beau et charmeur, peu de fille lui résiste. C’est quelqu’un de souriant, toujours une gentille parole à dire à tout le monde. Il était le président du conseil des lycéens, et fait parti du conseil des étudiants de son université. Il rêve d’ailleurs plus tard de faire de la politique, j’espère qu’il y parviendra.

    Moi de mon côté, je serai en terminale L dans un établissement privé avec port de l’uniforme obligatoire, un rêve. Je serai sûrement dans un établissement rempli d’enfants gâtés qui se vanteront d’avoir telle ou telle chose comme à la maternelle, mais je m’en fous de tout cela. Je n’ai pas particulièrement envie de me lier avec eux. Pour eux je serai sûrement le nouveau jouet du lycée. Ils vont me tester afin de savoir quelle étiquette, ils doivent me mettre afin de savoir de quelle manière ils devront me traiter. Rien que d’imaginer ça, j’en ai la chair de poule, pas que j’ai peur mais cela m’horripile.

    Je sens mes paupières tomber, je referme le magazine et je le pose sur mes jambes avant de me couler contre la vitre froide de l’avion. Je ferme les yeux et je fini par tomber dans un sommeil profond.

    Quelques heures plus tard, les premiers rayons de soleil baignent mon visage, j’ouvre enfin les yeux avant de me les frotter, sur ma tablette, un gobelet de café y est et je me tourne vers mon voisin qui lui semble absorbé par le magazine que je lisais quelques heures auparavant. Je prends le gobelet entre mes mains et hume l’odeur du café. Depuis enfant, j’adore l’odeur que dégage le café, et d’ailleurs c’est la seule chose au monde qui arrive à me réveiller et à ne pas avoir la tête dans le cul. Je reste ainsi pendant quelques minutes, lorsque j’attends un rire inaudible venant de mon voisin, je tourne mon regard vers lui intriguée et nos regards se croissent. Il a de magnifiques yeux verts, couleur émeraude qui me transperce le corps, je n’en avais jamais vu d’aussi beaux. Après avoir reposé mon gobelet sur la tablette, je le regarde de nouveau et lui demande :

    - Je pourrais savoir ce qui vous fait rire ?

    - Excusez moi mademoiselle, je ne voulais pas vous offenser, mais je vous ai trouvé adorable avec votre gobelet de café.

    - Vous essayez de me draguer ?

    - Oh non, s’empressa-t-il de dire, je suis désolé que vous ayez mal interpréter mes paroles, seulement vous êtes la première personne que je rencontre, pour qui le café est une source de bonheur.

    Mon regard resta ancré au sien, et je vis de la sincérité. Etait-ce donc la première fois qu’il voyait une personne se sentir heureuse devant une tasse de café.

    Pendant le reste du voyage, on a discuté de tout et de rien. Il s’appelait Kévin et était parti aux States pour les vacances, chez un ami de son père. Il étudiait lui aussi la littérature et souhaitait devenir écrivain. Il habitait Paris et était comme moi en Terminale L. Sa compagnie était agréable et bizarrement je voulais que l’avion ne s’arrête pas. Malheureusement quelques minutes plus tard, l’hôtesse de l’air pria les passagers d’attacher leurs ceintures et quelques minutes plus tard, tous descendirent de l’avion. Je suis restée avec Kévin jusqu’au terminal, où nos routes se séparèrent, à regret pour moi.

    - J’espère qu’on se rencontrera de nouveau, ma chère Julia.

    - Je l’espère aussi, cher Kévin.

    Cette simple phrase me donna chaud au cœur, lui aussi avait appréciait ma compagnie et s’était tout ce qui m’importait. Il me salua une dernière fois avant de se diriger vers la sortie de l’aéroport, moi de mon côté je me dirigeais vers ma famille. L’accueil fut chaleureux, mon père avait pris sa matinée pour moi ainsi que mon frère. Ils n’avaient pas changés, toujours les mêmes, même si on voyait sur le visage de mon père une grosse fatigue.

    Lorsqu’on entra dans l’appartement que j’avais quitté il y a 5 ans, les souvenirs me remontèrent à la mémoire, et j’ai du me retenir pour ne pas verser de larme. Je posai mes valises dans ma chambre avant de rejoindre mon père et mon frère dans le salon, où je restai jusqu’à leur départ pour le travail. Moi de mon côté, je me connecta à Internet sur l’ordinateur portable à mon frère puis ensuite sur Msn. J’ai rassuré mes amis sur mon état : j’étais bien arrivé en un seul morceau en France. William et Sarah me firent même pleurer. C’est fou comme c’est deux là, me manquait déjà. Ils étaient devenus comme des membres de la famille pour moi et je me promis que pour les prochaines vacances, ils viendraient en France, même si je devais leur payés le voyage.

    J’ai du lutter contre moi même pour me déconnecter de Msn, afin de quitter mes amis pour enfin déplier mes bagages. Lorsque la corvée fut terminée, je me suis allongée sur mon vieux lit avant de partir rejoindre Morphée dans le pays des rêves.

    Le lendemain, je passai la journée au lit, malgré les grognements de mon frère.

    - T’es toujours la même, toujours flemmarde.

    - Je ne suis pas flemmarde, mais je récupère, tu connais « décalage horaire », mon corps est déréglé.

    - Ca ne date pas que de maintenant alors, se moqua-t-il.

    Je pris mon oreiller et le lança sur lui pour qu’il me foute la paix.

    - Au fait n’oublies pas, c’est demain que tu reprends les cours ! Heureusement qu’on est allé acheter le nécessaire papa et moi.

    - Merci, murmurais-je avant de m’endormir de nouveau.

    Le lendemain matin, lorsque mon réveil sonna, j’eu la folle envie de l’envoyer dans les toilettes et de me rendormir, mais je me leva cependant. Après une tasse de café, je me suis dirigée vers la salle de bain où j’ai pris une douche avant d’enfiler l’uniforme de mon nouveau lycée. Etant donnée que mon adorable frère me conduisait directement au lycée, je n’eus pas à prendre les transports en commun. Merci grand frère de m’éviter ce calvaire. Il me déposa à quelques rues du lycée, et je continuai le trajet à pied en suivant les indications qu’il m’avait donné. Lorsque j’ai pénétré dans l’enceinte du lycée, j’ai eu du mal à croire que le bâtiment que je voyais, serait celui où j’étudierai. C’était une sorte de château qui ressemblait au Louvre, et devant son entrée, une bonne trentaine de voitures s’entassaient. Lorsque je suis entré dans l’amphithéâtre, je suis resté cloué au sol pendant quelques minutes. C’était donc cela un lycée pour riche. L’amphithéâtre était d’une grandeur colossale, les tables étaient en bois verni et ne comportait aucune éraflure, et les bancs étaient recouverts d’un tissu de velours rouge. Après ma contemplation un peu exagérée je l’avoue du lieu, je me suis assise sur un banc du fond et je me mis à observer les élèves de mon lycée. J’avais raison, tous avaient des têtes de fils ou de filles à papa et maman. Et je dois vous avouer, que je maudissais mon père de m’y avoir inscrite, d’ailleurs qu’est ce qu’il lui passait par la tête. Aux States, j’étais dans un établissement publique et mes notes étaient largement dans la moyenne. Enfin bon, ma colère contre mon père s’arrêta net, lorsque je vis un jeune homme s’asseoir à mes côtés. Je sentis mon cœur battre de joie, c’était lui, Kévin. J’étais si heureuse de le revoir que j’ai eu du mal à me contenir.

    - Bonjour, ma chère Julia, je suis enchanté de te revoir aussi tôt, me dit-t-il avec un sourire qui me fis fondre.

    - Moi aussi je suis heureuse, de te revoir, cher Kevin, tu es la seule tête que je connais parmi nous chers camarades.

    Son sourire doubla face à ma remarque et il ne me quitta pas des yeux. Je me sentais mal à l’aise son regard avait quelque chose de différent aujourd’hui. Il posa sa main sur mon épaule et il me rassura.

    - Ne stresses pas trop, je suis persuadé que tu te ferras des amis parmi eux.

    - Tu as raison, espérons que je ne sois pas rejeté.

    Alors qu’il allait me répondre, une voix se fit entendre et instaura la calme dans la salle.

    - Bonjour, mesdames, mademoiselles et messieurs. Je suis heureuse de vous accueillir parmi nous. Je me présente, Dominique Grandieu, et je serai votre principale pour l’année qui va s’écouler. La répartition va se faire de la façon suivante, lorsque vous entendrez votre nom, je vous prierai de venir rejoindre votre professeur principal sur l’estrade. Commençons donc…

    Et de là s’ensuit tout un nombre de nom de famille et de prénom d’élève, qui se leva un par un.

    - J’espère qu’on tombera dans la même classe, me murmura Kévin à l’oreille.

    Je ne lui répondis rien, mais je n’en pensais pas moins. Lorsque la principale prononça mon nom, je me leva et constata le regard pale de Kevin, il me regardait stupéfait. Je ne compris, la raison de sa pâleur que plus tard quand j’entendis :

    - Kevin Keller, Terminale L, deuxième classe.


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