• Chapitre 2 : Les premiers ennuis arrivent

    Cela fait plus d’un mois depuis ce jour. Je prends de ses nouvelles de temps à autres et on dîne parfois ensemble. Ce soir après le boulot, je dois le retrouver dans la petite brasserie où nous avons l’habitude d’aller. Ma tête est cependant préoccupée par mon boulot. La femme que je remplace en ce moment dans ma boite va revenir de son congé de maternité, et il faut que je retrouve vite fait un nouveau emploi. Arrivée dans la brasserie, je le vois accompagné d’une fille. Je sais pertinemment que c’est sa nouvelle conquête pour la nuit et je me demande si finalement je ne devrai pas m’éclipser. Mais alors que je me retourne vers la sortie, il m'interpelle. J’inspire donc un bon coup pour tenter de garder mon calme et fait en sorte que mon cœur ne prenne pas totalement possession de mon corps. Je sais que depuis notre discussion, il traîne en boite et se tape chaque jour une nouvelle femme toutes les nuits. D’ailleurs quelques filles de ma boîte y sont passées. Je me retourne et lui sourit calmement en allant à sa rencontre.

    - Tu ne m’avais pas vu ? Me demande-t-il alors que je dépose mon manteau sur la chaise que la jeune femme a laissé en partant.

    - Si, mais comme tu semblais occupé, je me suis dis que je devais peut être te laisser en paix.

    Ma voix est froide et sans émotion comme si je m’en foutais alors que c’est tout le contraire.

    - C’est la première fois que je te vois en tailleur Eugénie, ça fait bizarre.

    Je commande un verre de whisky au serveur qui s’approche et je réponds.

    - Désolée, je viens juste de sortir du bureau. Je n’ai pas eu le temps de rentrer chez mes parents pour me changer. En ce moment je suis quelque peu débordée.

    - Rien de grave, j’espère.

    - Non, non, rien de bien grave. Je dois juste trouver un job étant donnée que dans quelques semaines, la femme que je remplace dans ma boîte revient de son congé de maternité.

    - Si ça t’intéresse, je crois qu’il y a un CDI qui se libère dans ma boîte. Tu veux que je me renseigne ?

    - Oui, je veux bien, merci Lucas.

    Je lui souris et il me le rend. J’adore le voir sourire, dans ses moments là ses yeux brillant bleu océan sont terriblement magnifiques.

    - D’accord, je te tiens au courant, rajoute-t-il.

    Le serveur me sert mon verre et nous trinquons ensemble.

    - Au fait tout va bien pour toi ? Demande-je alors que nous en sommes à notre troisième verre.

    - Oui, j’arrive à garder la tête en dehors de l’eau, si c’est ce que tu demandes. Je tente d’oublier Stéphanie du mieux que je peux et toi ?

    - Eh bien pour moi, c’est toujours le calme complet avec mon cœur de pierre, c’est difficile de se laisser tenter par une relation, dis-je en éclatant de rire.

    Il faut savoir que l’alcool et moi ça fait deux, je n’en bois pas souvent et je deviens soule rapidement.

    - T’as pas un cœur de pierre, c’est juste que tu as du mal à te lier aux autres.

    - C’est exactement ça, Lucas. Tu me connais parfaitement, bravo !

    Mais qu’est ce que je dis, ce n’est pas vrai ! Il doit vraiment croire que je suis cuite, maintenant. Il éclate de rire à son tour alors qu’on entame notre cinquième verre. Au bout du huitième, je ne sais vraiment plus ce que je dis et d’ailleurs lui aussi un petit peu. Il tient beaucoup mieux l’alcool que moi, faut croire.

    - Tu sais que deux de tes anciennes conquêtes d’un soir, sont des collègues à moi.

    Il éclate de rire à ma remarque et je rajoute.

    - Tu n’imagines même pas combien j’étais étonnée lorsqu’elles ont parlées de toi. Je ne savais pas que tu étais devenu un playboy, mon cher Lucas. Faut rien cacher à tata Eugénie, tu sais.

    Il cesse de sourire et boit cul sec son verre.

    - C’est pas ce que tu crois Eugénie. Et puis…voila quoi…je n’ai pas envie de m’engager dans du concret pour le moment.

    - Tu m’étonnes, on ne sait jamais si elles te quittaient pour leurs premiers amours.

    Il repose son verre fortement sur la table et son regard se fait noir. Merde mais qu’est ce que je dis.

    - Désolée je ne voulais pas dire ça, Lucas. Je suis vraiment désolée.

    - Ouais, je pense que tu as assez bu pour le moment. Je te raccompagne.

    Je sais que je l’ai vraiment blessé. Non, mais ce n’est pas vrai, je suis trop conne. Je me lève en prenant mes affaires et après avoir payé notre addition, il me ramène jusqu’à chez moi. Le chemin se fait dans un calme pesant alors que je me maudis encore des paroles que je viens de dire. En arrivant devant chez moi, je me retourne vers lui et lui redemande de m’excuser.

    - je ne le pensais pas, je ne sais pas ce qu’il m’a prit.

    - C’est bon je t’en veux pas, je prend juste conscience que peut être tu n’as pas tort.

    - Tu sais, en fait, ce que je voulais te dire, c’était que tu mérites bien plus que des aventures d’un soir. T’es quelqu’un de super, alors je souhaite vraiment que tu retrouves quelqu’un.

    Il sourit tendrement à mes paroles et vient m’embrasser sur la joue en me remerciant. Il me souhaite alors bonne nuit et me laisse. Je rentre après l’avoir vu disparaître au coin de la rue et je me retrouve face à ma sœur et Thomas.

    - Ce n’était pas Lucas ? Me demande-t-elle suspicieuse.

    - Oui, pourquoi ? Je n’ai pas le droit de traîner avec celui que tu as plaqué au mariage ?

    Bordel, je ne sais vraiment pas ce que je dis. Eugénie, je pense que c’est la dernière fois que tu bois comme ça.

    - Ce n’est pas ce que je veux dire, Eugénie.

    - Eh bien, ne t’en préoccupe pas. Si tu as peur que je sorte avec lui…t’inquiète pas, je ne suis pas son genre. On est juste ami et vu qu’il ne se sent pas bien, je l’aide du mieux que je peux, d’accord ? Rien de plus, rien de moins.

    - C’est bon, ne te prends pas la tête, Eugénie. Je te demande juste d’être prudente.

    Je les dépasse sans rien rajouter et je monte dans ma chambre. Pourquoi veut-elle que je sois prudente ? Lucas ne ferait pas de mal à une mouche. Franchement j’ai bien l’impression qu’elle ne l’a jamais compris et ça me fait vraiment de la peine.

    Le lendemain étant donné que je ne travaille pas, j’en profite pour me reposer le matin et l’après midi, j’en profite pour déposer quelques CV et lettre de motivation dans quelques entreprises. Généralement les secrétaires me laissent bon espoir, même si mon CV n’est composé que de CDD à répétition, mon CV est assez bien garni. Ce que j’aimerai vraiment, c’est enfin de trouver un CDI. J’en ai marre de devoir rechercher tous les six mois, un nouveau job. Alors que je sors de déposer mon dernier CV, Lucas m’appelle et m’informe qu’il y a bien une place de collaboratrice qui se libère et m’invite à passer y déposer mon CV. Arrivée là bas, je le demande et il vient me récupérer à l’accueil. Il me fait la bise et m’amène dans son bureau. L’endroit est sympathique, chacun à son bureau et l’ambiance assez sympathique. Certains collègues s’amusent à le taquiner sur ma présence et je me moque de lui alors qu’il rigole à son tour. Arrivé dans son bureau, il me laisse m’installer et je lui demande s’il peut m’imprimer un CV car j’en ai plus à ma disposition et lui en demande plus sur le job. Il m’informe alors que c’est sa collaboratrice qui part à la retraite dans quelques semaines et qu’ils recherchent toujours une remplaçante. Il m’imprime mon CV que j’avais sur ma clé USB et me laisse bon espoir.

    - Ça me ferait vraiment plaisir de t’avoir comme collaboratrice, mais bon faut d’abord que le grand patron soit d’accord. En tout cas je te tiens au courant, d’accord ?

    Je le remercie et il me fait la bise pour me dire au revoir lorsqu’une jeune femme rentre dans le bureau sans frapper. On reste interdit face à cette entrée et j’en profite pour m’éclipser alors que la jeune femme me lance un regard froid. Serait-ce sa nouvelle conquête ? Après tout elle est très belle, et est du même style que Stéphanie physiquement.

    Deux semaines après, je suis de nouveau contacté par Lucas qui m’informe que ma candidature a été retenue et que si je suis disponible, j’ai un entretien demain à dix sept heures. J’accepte évidemment et je garde espoir après avoir eu des réponses négatives de mes autres candidatures. Je me prépare psychologiquement à cet entretien et collecte des informations sur l’entreprise, pour savoir dans quel environnement je vais. L’entretien se passe mieux que je l’espérais et je suis même engagée sur le tas. Il semble que ma facilité de m’habituer dans différents domaines ait pesé beaucoup dans la balance. Je signe bien entendu le contrat immédiatement et sort totalement heureuse d’avoir enfin trouver un emploi. Ce qui tombe bien c’est que je ne serai qu’en chômage que pour une semaine. Je me sens soulagée et en plus désormais je serai en contact avec Lucas et garder un œil discret sur lui.

    Arrivée chez moi, j’annonce à mes parents la nouvelle et ils sont heureux pour moi mais ils m’annoncent une mauvaise nouvelle.

    - Ma chérie, on a décidé de déménager pour la campagne !

    - Comment ça ? Demande-je surprise.

    - Ton père part à la retraire dans un mois et on a décidé de vendre la maison pour en acheter une en campagne. Stéphanie va partir vivre avec Thomas et nous comptions te prendre avec nous mais ce CDI semble bouleversé le plan. Que comptes-tu faire, ma chérie ?

    - Je ne sais pas, il faut que j’y réfléchisse.

    Je les laisse et monte à l’étage. Que vais-je faire ? Je m’assoie sur mon lit et je pense à tout ceci. Mon portable se met alors à sonner et je vois que c’est Lucas.

    - Allô !

    - Salut Eugénie ! Tu aurais pu passer me voir tout de même, pour m’en dire plus sur ton entretien !

    - Désolée, je ne voulais pas te déranger.

    Il éclate de rire et je ne peux pas m’empêcher de sourire.

    - Il faut fêter ça, après tout tu es ma nouvelle collaboratrice, non ?

    - D’accord !

    - Bon je t’attends au même endroit que d’habitude ?

    - D’accord ! J’arrive alors !

    - Je t’attends !

    Et il raccroche. Je suis super heureuse de pouvoir le voir aujourd’hui et ça risque d’arriver de plus en plus souvent, c’est super. Malgré la nouvelle que je viens d’apprendre, je me sens vraiment heureuse, je prends vite fait une douche et je passe rapidement un jean avec un débardeur noir et en sortant, je prend mon blazer blanc.

    Arrivée à la brasserie, il me fait signe et je vais à sa rencontre.

    - Félicitation, me dit-il alors qu'il me fait la bise. Maintenant nous sommes collègues.

    J'éclate de rire à sa remarque et je lui retoque qu'en effet désormais il faudra qu'on devienne plus professionnel entre nous.

    - Très bien madame, si vous le prenez ainsi, dit-il sur un ton sérieux et un regard hautain avant de s'éclater de rire également et je m'installe à ses côtés à la table. Après être servi, je rajoute.

    - Par contre faut que je trouve rapidement un lieu ou vivre en attendant de trouver du temps pour me prendre un appart.

    - Pourquoi ? Me demande-t-il suspicieux. Rien de grave avec tes parents, j'espère ?

    - Non, non, je te rassure ! Rajoute-je en souriant, en fait ils ont décidés de vendre la maison est de partir s'installer en campagne.

    - Ah je comprends mieux, et tu sais ou tu vas pouvoir aller en attendant ?

    - Ben je pense que je vais supplier Chris comme d'habitude.

    - Mais il n’habite pas à l'autre bout de la ville ?

    - Si, mais bon je me vois mal aller demander à Thomas de m'héberger en attendant.

    - Oui, tu m'étonnes.

    Il semble d'un seul coup perdu dans ses pensées alors que je le regarde perplexe. Qu'est ce qui peut bien le tracasser ?

    - Lucas ? Demande-je alors que cela fait plus d'une dizaine de minutes qu'il s'est muet dans le silence.

    - Excuse-moi j'étais en train de penser à quelque chose !

    Il pose son regard sur moi et ses yeux océan s'accroche au mien. Je sens mon coeur battre fortement alors qu'il rajoute.

    - Pourquoi ne viendrais-tu pas vivre chez moi ?

    - Hein ?

    Je dois faire une drôle de tête car il explose de rire.

    - Tu sais y'a une chambre de libre dans mon appartement, donc je pensais que tu pouvais y loger un certain temps, non ?

    - Ça ne te dérange pas ? Enfin je veux dire...tu vois ce que je veux dire, non ?

    - Oui je comprends ce que tu veux dire ! C'est pour ça que si tu acceptes, il faudra établir quelques règles, quoi ! Mais en tout cas, ça sera avec plaisir que je t'accueillerai à l'appartement, me dit-il avec un sourire amical.

    Je le regarde et finalement j'accepte après tout, c'est plus près du boulot, je pourrais passer plus de temps avec lui, je pourrai veiller sur lui, manger avec lui, discuter plus avec lui...peut importe dans quel sens on tourne la situation. Faut dire, y'a pas mieux.

    Finalement peut être que c'était la mauvaise décision...Depuis deux mois ont passées, et j'ai bien l'impression que si la situation ne change pas, je risque de devenir folle et m'évanouir de stress. Je me suis bien installée chez Lucas et les deux premières semaines étaient parfaites, on se voyait souvent, on mangeait ensemble, en gros on formait une sorte de petit couple sans les câlins et je dois dire que j'étais heureuse. Malgré que notre supérieure hiérarchique qui se trouve être la jeune femme que j'ai rencontré dans le bureau de Lucas, n'arrête pas de me mettre la pression et de me mettre les bâtons dans les roues, je me sentais sur un petit nuage.

    Lucas avait cessé de sortir en boite et je pensais qu'il allait de mieux en mieux mais depuis quelques semaines, on a du mettre en place la condition extrême de notre cohabitation. Cette fameuse condition est qu’on peut amener n’importe qui à l’appartement à condition d’en informer l’autre par sms ou appel. Donc en gros, tu peux venir coucher à l’appartement avec qui tu veux mais pour respecter un minimum nos vies intimes, l’autre ne doit pas rentrer de la soirée.

    Cela explique pourquoi à vingt et deux heures du soir, je suis encore au bureau. Je referme le dossier sur lequel j’étais en train de travailler, et prends mes affaires enfin de sortir enfin d’ici. Ça doit faire un mois que je n’ai pas foutu les pieds à l’appartement pour plus d'une heure, juste pour me changer et prendre une bonne douche. J’ai limite l'impression que Lucas souhaite que je craque pour dégager de l’appartement, pourtant au bureau, il est aussi adorable que d’habitude et limite c’est moi qui suit désagréable avec lui. Je regarde l’écran de mon portable m’apprêtant à recevoir un message qui ne vient pas. C’est bizarre normalement à cet heure là, je reçois un message de sa part. Ça doit vouloir dire que je peux enfin rentrer à l’appartement, alors. Tant mieux parce que je suis morte de fatigue, j’ai grave besoin de dormir, ça doit faire bien 4 semaines que je n’ai pas dormi plus de 3 heures. Le canapé qui se trouve dans mon bureau est loin d’être confortable et je dois avouer que l’idée de retrouver un bon petit matelas me tente bien. Je prend donc la direction de l’appartement enfin heureuse de pouvoir rester une nuit entière la bas. Mais je déchante vite fait lorsqu’en ouvrant la porte, je me retrouve face à un Lucas et une blonde platine à forte poitrine s’enlacer passionnément sur le canapé du salon. Ils s’arrêtent net à mon entrée et limite je leur en suit très reconnaissante. Mon sang ne fait qu’un tour alors que je sens le poids des heures de sommeil qui me manque venir s’ajouter à ce que je suis en train de voir. Je sens que je vais devenir folle. La fille se rhabille alors que je suis plantée là sans réaction. Je comprends pas, il devait m’envoyer un sms pour m’informer bordel, non ?

    - C’est qui celle là ? Demande alors la blonde qui lui sert de partenaire sexuelle.

    - Je suis juste sa colocataire, t’inquiète. Répondit-je sur le tas. Lucas, tu ne devais pas m’envoyer un sms normalement ?

    Ma voix est glaciale alors que mon regard se pose sur Lucas qui semble ne pas comprendre la raison de ma venue.

    - Je l’ai fait pourtant.

    - Eh bien, il semblerait que je ne l’ai pas reçu.

    Je sais que ma voix est plus que glaciale, rien qu’en voyant l’expression qu’il fait, je le sais mais je suis en train de craquer. Je suis trop exténuée pour supporter encore ça. Je me retourne vers la meuf et rajoute.

    - Si tu veux te le faire, allez chez toi, ok ? Car t’es pas sa première, et sûrement la dernière de la semaine. Par contre, perso j’aimerai une seule fois avoir une nuit tranquille est-ce trop demandé ?

    - Non, murmure-t-elle.

    - J’y crois pas, on dirait limite que tu fais une scène !

    Je me retourne vers Lucas et lui lance un regard glacial.

    - Je te fais une scène ? Moi ? Non ! On est juste ami, enfin faut croire que depuis quelques semaines tu oublies ma présence dans cet appartement ! Tu sais depuis combien de temps, je n’ai pas eu l’occasion de dormir dans mon lit ? Un mois ! Ça fait un mois que même le week-end tu ramènes des salopes dans l’appartement pour te les faire. T’as pensé à moi pendant ce temps ? Non, tu as zappé que tu avais une colocataire et que tu pouvais aller baiser chez elles. Enfin bref si tu veux que je dégage, va-y, dis le moi carrément, j’irai chez Chris !

    - Euh, je vais vous laisser entre vous. Interrompt la blondasse en sortant de l’appartement, nous laissant dans un silence pesant.

    - En gros je devrais te rendre des comptes, c’est ça ?

    Je suis sidérée par sa remarque. C’est pas une histoire de me rendre des comptes, je lui demande juste de me respecter, c’est trop dur ou quoi ?

    - Franchement là, tu me déçois. Finis-je en m’enfermant dans ma chambre. Je sens une larme glissait sous ma joue alors que je l’écrase. Je suis à saturation et j’en arrive même à pleurer, mais merde ça ne me ressemble pas quoi ! Je tente alors de m’endormir lorsque j’entends la porte de l’appartement claquait fortement m’informant qu’il a du rejoindre sa blonde ailleurs.


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  • I'm just prisoner of my love Chapitre 1

    Pseudo : Mary

     

    Résumé : Eugénie est toujours seule, prisonnière de l'amour qu'elle porte à son futur beau frère, elle ne sait plus comment faire pour l'oublier. Mais l'hésitation de sa soeur le jour du mariage, lui donnera-t-il la possibilité d'y croire encore ?

    Chapitre 1 : Un événement bouleversant

    Je viens de passer une journée catastrophique pour ne pas dire cauchemardesque…vous savez ce genre de journée dont on aurait voulu, ne pas se lever…eh bien je viens d’en vivre une…pourtant cela devait être une journée magnifique.

    Pourquoi une journée magnifique, me direz vous ? Eh bien pour la bonne et simple raison que c’était le mariage de ma sœur ! Alors pourquoi cette journée était catastrophique ? Attendez je vais en venir, mais d’abord laissez moi vous contez ce qui s’est passé !

    Ce matin en ce jour spécial, j’aidais ma sœur à mettre sa robe de mariée et à se préparer. Elle avait choisit un joli bustier blanc avec des perles et un jupon en dentelle qui lui allait à ravir, avec ses longs cheveux noir relevés en un chignon elle était totalement magnifique. Moi j’avais revêtu une robe aux couleurs de l’été, blanche avec des motifs orange et jaune qui s’arrêtait en bas de mon genou. Mes cheveux mi-longs bruns quant à eux étaient lâchés et tombaient parfaitement sur mes épaules, et en ce qui concerne le maquillage, léger mais parfait, un peu de blush et du eye-liner, pour mettre le haut de mon visage en valeur. J’étais au point de vue de mon meilleur ami, Chris, totalement sublime mais pas tellement face à la reine de la journée, ma sœur.

    On était à ce moment là, dans la pièce réservée à la mariée, et bizarrement je la trouvais anxieuse mais pas tellement face au tournant de sa vie qu’allait occasionner la journée, c’est alors que j’allais ajuster son voile, qu’elle me murmura :

    - Eugénie, j’ai peur de faire une bêtise !

    - Pardon ? Avait dis-je sur le coup de la surprise.

    - Je ne suis pas sure de l’aimer au point de me marier avec lui, ajouta-t-elle.

    Comment ça elle n’était pas sûre de l’aimer ? Alors pourquoi diable avait-elle accepté sa demande en mariage ?

    - Je crois que je suis toujours amoureuse de tu sais qui ?

    - De Thomas ?

    Encore lui ? Pendant combien de temps j’allais encore entendre ce prénom !

    Petite explication pour vous qui ne connaissez pas Thomas : Thomas est le meilleur ami de ma sœur, depuis qu’ils ont eu l’âge de parler, ils ont fais les quatre cents coups ensemble, et moi comme mes parents étions persuadés qu’ils allaient finir ensemble, seulement voila la fin fut autre. Cependant ma sœur en était amoureuse, mais ayant peur de détruire leur amitié, elle ne s’est jamais confessée…et faute de motivation de l’autre parti, ce ne s’est jamais réalisé ! Entre temps elle a commencé à sortir avec Lucas, et depuis ils vivaient le parfait amour…du moins c’est ce que je pensais avant aujourd’hui.

    - Je ne te comprends décidément pas Stéphanie ! Si tu l’aimes tellement pourquoi n’as-tu jamais tenté ta chance ? Peut être qu’à ce moment tu serais dans ses bras, qui sait ?

    - Tu ne comprends décidément rien Eugénie, ce n’est pas si simple ?

    - D’accord je n’ai pas une grande expérience amoureuse, je te l’accorde mais j’ai beaucoup observé les autres et je peux te dire que si tu avais tenté ta chance, tu serais sûrement avec lui !

    - Tu n’en sais pas plus que moi Eugénie, il est tellement froid qu’on ne peut savoir ce qu’il pense !

    - J’abandonne ! Voiles-toi la face si tu le veux mais dans une heure il te faudra prendre une grave décision, soit tu épouseras Lucas ou tu décideras de rester éternellement amoureuse de Mr Thomas !

    Je sais, je ne l’avais pas vraiment aidé à se décider, mais au bout de six ans avec la même rengaine on est vite à saturation…et encore je reste polie. Une chose dont j’étais sure c’est que ce que je venais de dire avait eu l’effet d’un électrochoc chez ma grande sœur. Elle s’était muée dans un silence pesant et j’avais décidé de la laisser seule pour réfléchir, elle seule pouvait décidé de son futur. Quand j’étais sorti de la pièce j’étais tombé sur ce fameux Thomas qui rendait dingue ma grande sœur. Il n’avait pas l’air d’être dans son assiette. Il s’énervait plus rapidement que d’habitude aux taquineries de leur deuxième meilleure amie Sarah qui était connu comme la casse pied gentille de service. Je ne m’étais pas arrêté à leur hauteur et je m’étais rendu dans la pièce du marié. En six ans, je m’étais liée d’amitié avec lui, on pouvait même dire qu’on était d’excellent amis et il était totalement cramé de ma sœur, si seulement il avait su ce qui se passait dans la tête de celle ci. J’aurai voulu le lui dire, mais ça venait à trahir ma sœur et ça je n’aurai jamais pu le faire.

    Contrairement à ma sœur, je l’avais trouvé calmement installé dans un fauteuil en train de réfléchir. Lorsqu’il avait posé son regard sur moi, il avait souri en murmurant :

    - Tiens Eugénie ! Tu n’es pas avec ta sœur ?

    - Je me demandé comment tu te sentais avant de devoir faire le grand pas !

    Il avait sourit encore plus et j’avais eu un petit pincement au cœur…deux ans avait suffit pour que je tombe amoureuse de lui, moi la fille connue comme ayant un cœur de pierre. Mais lui l’avait fait totalement fondre, et à son contact je devenais une personne totalement différente…Seul Chris connaissait mes sentiments envers le fiancé de ma sœur qui était devenu avec le temps un ami plus qu’un futur beau-frère.

    Il était totalement calme et je discutais avec lui d’autres choses que de mariage…avec lui c’est tellement facile de refaire le monde, nous avions les mêmes principes, les même visions des choses, tellement qu’on pourrait être considéré comme des âmes sœurs. Je vous assure je ne me fais pas de film, même lui le pense me rendant encore plus triste et heureuse d’être à ses côtés…C’est tellement compliqué l’amour…

    Pendant qu’il me parlait avec douceur, j’essayai de penser à la décision qu’allait prendre ma sœur…serait-elle assez bête pour rester amoureuse de Thomas ? Non pas que je n’aime pas Thomas…au contraire, on est tous les deux de la même trempe. On ne montre jamais nos émotions à nos amis et proches mais on est toujours là en cas de problème pour les soutenir. Je pense contrairement à ma sœur que je suis la seule à pouvoir réellement comprendre ses sentiments, et quand je dis qu’ils auraient pu être ensemble…je le pense réellement ! Beaucoup de choses dans l’attitude de Thomas me le fait penser. Premièrement il est toujours là pour elle, à l’aider où la protéger. Deuxièmement il n’arrive pas à sortir plus de deux semaines avec la même fille…D’ailleurs à cause de ça ma sœur le prend pour un play-boy…le pauvre. Et surtout dernier truc, il a toujours cassé la figure au garçon qui s’était foutu de la gueule de ma sœur…Si ce n’est pas une preuve de ses sentiments ça ? Bon tout ça pour dire que je reste intiment persuadée qu’il en est amoureux !

    - A quoi penses-tu ? M’avait demandé Lucas.

    - Euh à rien de particulier ! Excuse-moi tu disais ?

    J’étais redescendu sur terre avec comme fond son doux rire qui me berça et me remplit de joie.

    Lorsque je l’avais quitté, pour aller prendre ma place dans le parc où allait se célébrer le mariage, j’avais rencontré Thomas qui fumé dans son coin. Il faisait vraiment peine à voir, il fumait des grosses lattes et tremblait réellement…Décidément je me devais d’en avoir le cœur net.

    - Tu as peur d’avoir raté ta chance ? Lui avais-je demandé.

    - Je ne vois vraiment pas où tu veux en venir, Eugénie !

    - Ah bon ? Ca ne te fait rien de voir Stéphanie devenir l’épouse d’un autre ? Avais-je rajouté en insistant sur le mot épouse.

    Il s’était raidi et me regarda droit dans les yeux.

    - J’en ai rien à faire qu’elle épouse Lucas, elle fait ce qu’elle veut, ce n’est pas ma propriété ! C’est seulement mon amie ! M’avait-il dit froidement.

    Son regard le trahissait, ses yeux pétillaient de haine et de douleur…cela lui était-il pénible à ce point de se faire démasquer au grand jour ?

    - Très bien, je me suis trompée si tu le dis, alors dis moi pourquoi tu trembles ainsi et que tu es si anxieux, ne me dit pas que tu stresses pour elle, je ne te croirai pas !

    Ma phrase avait eu effet sur lui d’une douche froide, il balbutia quelques mots avant de se muet lui aussi dans un silence.

    - Libre à toi de te voiler la face Thomas, mais n’oublies pas une chose, à partir d’aujourd’hui elle va devenir la femme d’un autre, et tu ne pourras plus rien faire ! Seras-tu capable de vivre avec le poids des regrets ? Lui avais-je demandé.

    - Réfléchis bien à tout ça, moi je pars m’installer.

    Oui je sais, j’étais en train de jouer avec le feu. D’ailleurs désormais je me sens un peu responsable de ce qui s’est passé mais les voir chacun de leur côté avec leurs sentiments inavoués, je dois avouer que ça m’insupportait totalement…Il fallait les faire réagir, mais je n’aurai jamais imaginé que le résultat de tout ce chamboulement allait se dérouler de la sorte. Pour faire simple, le mariage a été annulé et malheureusement pas au commencement, je m’explique vous avez tous assistés à un mariage, non ?

    Tout d’abord le marié est à côté de l’autel avec son témoin, et il attend avec impatience la mariée qui arrive au bras de son père sur la marche nuptiale. Ensuite lorsque les deux protagonistes sont là, le prêtre commence son serment et demande aux jeunes époux de faire les vœux…déjà à ce moment là, ça à commencé à tourner au vinaigre, et le pire c’est que j’étais au premier rang…et je peux vous dire qu’à ce moment là, j’aurai voulu être au fond.

    Je m’explique, lorsque le prêtre a demandé à Lucas s’il voulait prendre Stéphanie pour épouse, il a accepté en disant un grand « oui » qu’il la protégerait et tout le tralala, ensuite le prêtre s’était tourné vers Stéphanie et lui avait posé la même question mais cette question a été accueilli par un silence pesant qui a semblé durer une éternité. A ce moment là, j’ai commencé à me maudire, pensait-elle encore à ce que je lui avait dis précédemment dans la matinée ? Je l’avais regardé avec insistance et finalement elle avait murmuré « oui je le veux ». Je ne vous dit pas à quel point je me suis sentie légère…finalement elle avait pris sa décision…si seulement j’avais su que j’étais pas au bout de mes peines…

    Lorsque le prêtre eut terminé son serment les laissant mettre leurs alliances. Je dois avoué que de voir celui qu’on aime passé la bague au doigt d’une autre, c’est vraiment horrible, j’avais d’ailleurs dû me mordre fortement les lèvres pour ne pas pleurer alors que la main de Chris serrait fortement ma main. Je n’avais même pas essayé de penser à ce que vivait Thomas à ce moment là.

    Ce calvaire pour moi allait commencer à prendre fin lorsque le prêtre posa la question fatidique :

    - Il y a-t-il dans la salle qu’un qui est contre l’union de ses deux jeunes gens, qu’il parle maintenant où qu’il se taise à tout jamais.

    A ce moment là, je me souviens avoir voulu me retourner vers Thomas pour voir sa réaction mais alors que j’allais le faire, il était déjà debout et avait hurlé :

    - Je suis contre cette union !

    Le parc était d’un seul coup devenu silencieux, tous les regards étaient tournés vers Thomas qui tremblait comme une feuille…qu’allait-il faire ? Agir comme un idiot en lui disant qu’il l’aime où encore plus comme un idiot, et ne rien dire ? Il semblait totalement perdu se maudissant d’avoir agi de la sorte, il l’avait mérité se qui se passait…enfin c’est ce que je pensais en le regardant. Et c’est à partir de ce moment que c’est vraiment parti en vinaigre…ma sœur exaspérée s’était avancé à sa hauteur, l’avait giflé sous les regards de tout le monde et lui avait hurlé :

    - Qu’est ce que ça veut dire, Thomas ? Pourquoi es-tu contre mon mariage ?

    Il ne savait plus quoi dire, il l’avait regardé sans réagir et avait fini par murmurer :

    - Je t’aime !

    Tous les regards s’étaient posés sur Stéphanie, qui n’en croyait pas ses oreilles, je pouvais voir qu’elle avait les larmes aux yeux, ça allait vraiment mal tourner, je le savais. Je m’étais donc levé pour aller à leur hauteur lorsque Lucas m’avait agrippé, m’empêchant d’arrêter tout ça. Je l’avais regardé, il avait un regard sombre mais malgré tout il m’avait dit :

    - Nous devons les laisser régler cette affaire, il est désormais temps qu’ils voient la vérité en face !

    - Mais ? Lui avais-je murmuré.

    Etait-il possible qu’il sache qu’entre eux, il y avait plus qu’une histoire d’amitié ? Comment pouvait-il rester là sans rien faire, voir la femme qu’il aime peut être retourner auprès de son premier amour…Je ne le quittais pas du regard et lui non plus, on se parlait sans rien dire, il me faisait comprendre que c’était quelque chose d’important, que tout le monde devait en avoir le cœur net même si ça devait finir mal. Il n’avait pas tort mais je ne voulais pas qu’il souffre, qu’il soit malheureux à cause de moi. Je m’en voulais de leur avoir mis la vérité en pleine face, et j’avais cru que le monde allait s’écrouler lorsque j’entendis en larmes ma sœur dire à Lucas :

    - Je suis désolé Lucas mais…mais je ne peux pas aller contre mes véritables sentiments.

    A ce moment là malgré moi mes larmes s’étaient mises à couler sans raison particulière et Lucas s’était comporté normalement, il s’était dirigé vers ma sœur et lui avait murmuré qu’il ne lui en voulait pas, qu’il en avait toujours eu conscience avant de tapoter l’épaule de Thomas en lui demandant de prendre bien soin d’elle.

    Alors qu’il était parti suivi de sa famille qui lui demandait des explications auxquels il ne répondait pas… Je me sentais vraiment mal, il souffrait par ma faute et je me maudissais d’être la responsable. Le mariage s’est donc fini ainsi, ma sœur et Thomas se sont éloignés des autres pour discuter et moi je suis rentré.

    Quand je vous dis qu’il y a des journées où la vie est vache ce n’est pas pour rien, de mon côté, j’essaye d’avoir des nouvelles de Lucas mais il ne semble pas répondre…je me sens tellement responsable de ce qui arrive…mais d’un côté je ne peux pas m’empêcher de penser que ce qui est arrivé est bien…suis-je si insensible ?

    Depuis ce fameux jour, deux semaines se sont déroulées, Lucas filtre mes appels et je ne le croise pas non plus ailleurs comme s’il n’avait jamais existé…Stéphanie n’en parle plus, elle sort avec Thomas, et elle est très heureuse. D’un côté je le suis aussi pour elle, mais je ne peux m’empêcher de penser à ce qui vit Lucas…je dois absolument le voir, c’est d’ailleurs pour ça que je me trouve devant son immeuble.

    Mon cœur bat à tout rompre, j’ose même plus respirer tellement j’ai peur…peur de quoi me direz vous ? Eh bien de ce qui va se passer, j’ai vraiment peur qu’il me demande de partir, de ne plus jamais revenir devant lui. Si les gens me voyaient, moi Eugénie la fille toujours sure d’elle paniquer pour ça…ça les feraient bien rire…doucement je monte les escaliers qui mène à sa porte alors que mon cœur se sert encore plus fortement.

    La porte est devant moi, vais-je avoir assez de courage pour frapper ? Je ne sais pas… une chose est sure j’ai l’air tellement idiote mais j’y peux rien, j’approche ma main de la porte et donne un petit coup…aucune réponse. Deuxième tentative. Cette fois ci la porte s’ouvre sur un Lucas miné.

    Il me regarde et détourne le regard en me disant :

    - Décidément, tu n’abandonnes jamais.

    Son teint est pale et ses yeux sont rouges, passe-t-il son temps à pleurer ? Il me laisse entrer et je me retrouve dans leur appartement, oui leur appartement…ma sœur y vivait encore il y a deux semaines. Des canettes de bière inondent la table du salon, sans un mot, il s’assit en face du poste de télévision et m’invite aussi à m’asseoir en me donnant une cannette.

    - Tu es venu voir comment allait le mec qui s’est fait jeté à son mariage ?

    - Ne dis pas n’importe quoi, je m’inquiète pour toi ! Dis je en m’asseyant.

    - Eh bien tu as tort, je vis très bien ma nouvelle vie de célibataire, dit il ironiquement.

    Menteur, ses cannettes montrent que tu noies ton chagrin dans l’alcool. Je ne sais pas quoi dire, on est là tous les deux, j’ai tant de chose à lui demander, mais je n’ose pas de peur de le blesser où de l’énerver.

    - Tu ne me demandes rien ? Ça ne te ressemble pas ! Me dit-il.

    Je relève la tête qui s’était penché sur la cannette et je croise son regard, il semble calme et je lui réponds.

    - Je ne sais pas trop par quoi commencer pour tout t’avouer ! En fait je m’inquiète sérieusement pour toi ! Depuis ce jour, tu filtres mes appels, tu sembles d’être totalement déconnecté du monde extérieur.

    - Et alors ? C’est mon droit, non ?

    - Eh bien alors, il ne fallait pas m’empêcher d’intervenir ! Dis-je en hurlant. Si j’étais intervenu à temps, ils…

    - Ils se seraient mis ensemble, coupa-t-il. Pour être honnête avec toi, je savais qu’ils s’aimaient, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, mais je pensais réellement être capable de lui faire oublier et le pire c’est que je pensais avoir réussi. Mais j’avais totalement faux, pendant ses six ans, elle ne pensait qu’à lui, et moi j’étais son bouche trou. Je me sens tellement idiot maintenant d’être tombé fou amoureux d’une telle fille !

    - N’importe quoi, je sais que tu ne le penses pas ! Tu es tellement fou de chagrin que dire ce genre de chose te soulage, te permettant de l’oublier, n’est ce pas ?

    - Qu’est ce que tu en sais ? Tu n’es jamais tombée amoureuse de personne ! Qu’est ce que tu en sais de l’amour, hein ? Qui te permets de dire que je suis fou de chagrin ? Me hurle-t-il froidement

    - Tu as raison je suis un cœur de pierre, je n’éprouve rien, ni compassion ni peine, et encore moins un sentiment qui ressemble à de l’amour, alors pourquoi ça me tue de te voir noyer ta tristesse dans de l’alcool et refuser toute aide. Dis je en hurlant.

    - C’est vrai bon sang, pourquoi il n’y a qu’avec toi que je suis si anxieuse, voulant à tout prix te protéger ? Dis je comme un cri du cœur, nous plongeant ainsi dans un silence total qui est rompu par Lucas qui me murmure :

    - Eugénie ?...je suis désolé, je suis allée trop loin…tu n’as pas un cœur de pierre…pour tout t’avouer, je suis heureux que tu veuilles me protéger car tu comptes énormément pour moi et je ne voulais surtout pas que tu me voie dans un état si pittoresque.

    Son regard s’accroche au mien et on ne se quitte pas des yeux. Son regard est si doux et à la fois malheureux, que les larmes me viennent rapidement. Je détache mon regard du sien et je bois une gorgée de bière pour les faire redescendre. On reste dans un silence total pendant une bonne demi-heure, le poste de télévision est le seul à émettre des sons. Alors que je pose ma cannette vide sur la table basse tout en appuyant ma tête sur le canapé, je lui demande :

    - Que comptes-tu faire désormais ? Continuer à pleurer sur ton propre sort où reprendre le cours de ta vie ?

    - Que voudrais-tu que je fasse ?

    - Reprendre le cours de ta vie, bien sûr, idiot ! Répondis-je en souriant.

    Son visage se tourne vers moi et il me dit.

    - Dans ce cas je pense que je vais avoir besoin de toi !

    Je relève ma tête et je lui souris tendrement en disant :

    - Comptes sur moi alors. Je vais tout faire pour que tu sois le célibataire le plus heureux, foi de Eugénie !

    Il explose de rire et je revois enfin ce sourire et rire qui me fait tant craquer.


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  • Chapitre 19 :

    Je soupire, assise au bureau de la bibliothèque alors que je tente de me consacrer sur mon mémoire que je dois rendre d'ici une semaine. Sandra est assise à côté de moi et semble totalement concentrée sur le sien alors que de mon côté j'observe les étudiants qui sont tous plongés dans leur devoir. Cela fait désormais un mois que j'ai décidé de rester ici et la situation semble s'être calmée. J'évite de rencontrer Kévin et lorsque je le rencontre par inadvertance, nous nous ignorons mutuellement. Il semblerait que le message soit passé même si cela me rend triste. Au bout de dix minutes sentant que je n'arrive pas à me consacrer à mon mémoire, je prends mes affaires et décide de rentrer chez moi. En sortant de la bibliothèque j'aperçois Andrew. Qu'est ce qu'il fait ici ? Je le vois discuter avec une jeune fille aux longs cheveux noirs et aux yeux couleur océan. Il s'agit d'une très belle jeune fille typée asiatique. Lorsque j'arrive à leur hauteur, il remarque ma présence et me lance.

    - Salut Julia, cela fait longtemps, non ?

    En effet depuis la veille de mon pseudo départ, je n'ai pas eu l'occasion de le revoir. Je lui souris et je m'approche d'eux. Il me fait la bise et me présente à la jeune fille.

    - Julia, je te présente Mizuki, ma vraie fiancée.

    Je le regarde étonnée et je me retourne vers la jeune fille qui déclare ouvertement.

    - Andrew, je suis plus ta fiancée, t'as oublié que j'ai cassé avec toi ?

    - On sait tous les deux très bien pourquoi tu as rompu, mais pour moi tu l'es toujours, ne l'oublies pas !

    Il est sérieux et je me sens d'un seul coup mal à l'aise de me retrouver entre eux. Mizuki détourne des yeux, troublée sûrement par ses paroles qui semblent si sincère.

    - Mizuki, ne me repousse pas ! Je sais que tu m'aimes alors…

    - Alors rien, dit elle avant de partir sans rien rajouter.

    Il soupire et ne semble pas vouloir la poursuivre.

    -Tu ne la rattrapes pas ?

    Il me sourit gentiment et murmure :

    - ça ne servirait à rien, j'ai l'habitude mais bon…

    Son regard semble assez triste et je ne sais plus quoi dire.

    - Au fait, rajoute-t-il en souriant, ça te dirait d'aller boire un verre avec moi ?

    Je le regarde surprise et accepte sa proposition. Lorsque nous arrivons dans le petit café qui se trouve en face de l'université, on s'assoit et reprenons notre conversation.

    - Alors comme ça, finalement monsieur est follement épris de cette jeune fille, dis je en rigolant.

    Il sourit tendrement et acquiesce.

    - Cependant, je n'arrive pas à la comprendre…je sais qu'elle m'aime et elle sait que je l'aime mais…il semble qu'elle ne souhaite pas que je sacrifie ma vie pour elle alors que moi…

    - Sacrifier ?

    - Elle est atteinte d'une maladie du cœur, pour faire simple elle a une sorte de bombe à l'intérieur d'elle. Elle peut vivre normalement à condition qu'elle prenne son traitement mais depuis qu'elle l'a appris, elle refuse totalement que je la voie.

    - ça doit être dur à vivre pour vous deux.

    - Je me fais du soucis pour elle, et j'ai tellement envie d'être à ses côtés que s'en est frustrant, alors pour ça je sors en boite, drague des meufs pour la rendre jalouse mais…j'ai l'impression que petit à petit je la perds…mais bon assez de parler de ça, et toi comment vas-tu ?

    Je lui souris gentiment et murmure :

    - ça va ! Du moins on fait du mieux qu'on peut.

    - Et ta relation avec ce Kévin ?

    Je soupire en essayant de me calmer, tellement l'énonciation de son prénom me fait mal au cœur.

    - On se parle plus. Je pense qu'il a compris le message.

    Il me lance un regard triste et vient me serrer gentiment la main comme pour tenter de me redonner du courage. Il est tellement adorable et surtout si gentil.

    - Mais tu crois que ce que t'as dis son père est vrai ?

    Comment ça, ne me dites pas qu'il est au courant lui aussi !! En relevant violement le visage, il rajoute.

    - Désolé, ce soir là, j'ai entendu toute la conversation. Franchement, j'ai du mal à imaginer ton père faire une chose pareille.

    Je soupire.

    - Moi aussi pour tout avouer, plus j'y pense et plus je crois en mon père, mais les gens peuvent se montrer tellement méchants. Si jamais une telle rumeur venait à être divulguée, ça ruinera tous ses efforts. Et puis d'un côté, je me demande si cette folie n'est pas possible, je sais que ma mère n'est pas restée avec mon père pendant sa grossesse, ce que je ne savais pas c'est qu'elle vivait avec Keller. Tu vois, j'ai toutes ses questions qui me passent par la tête et j'aimerais tellement avoir des réponses,… et pourtant... en même temps, j'ai peur de les avoir,… c'est vraiment horrible comme sensation….Tu sais, se dire que ses réponses pourraient te détruire.

    Il resserre un peu plus sa main sur la mienne, comme pour me dire qu'il me comprend.

    - Oui j'imagine, cependant je pense que tu devrais ouvrir ton cœur à ton père. Il t'aime, j'en suis persuadé et s'il savait ce que tu es en train de vivre en ce moment, je suis persuadé qu'il voudrait que tu lui en parles. En tout cas, je sais que moi, j'en parlerai à mon père.

    Je le regarde et lui sourit en me demandant pourquoi j'ai l'impression qu'il tient le même discours que Mathieu. Je lui murmure ma réponse tout en portant mon café à mes lèvres.

    - Je ne sais vraiment pas.

    Je ne sais vraiment pas quoi faire, au fond de moi-même, j'ai envie de lui en parler, afin d'en avoir le cœur net et puis en même temps...j'ai peur, oui peur de lui faire de la peine, de le décevoir en le croyant coupable...

    - En tout cas je souhaite que tout cela soit un véritable mensonge, pour toi comme pour ta famille.

    - Merci Andrew, murmure-je.

    Le silence s'installe entre nous et chacun semble occupé par ses pensées. Je regarde les autres clients du café lorsqu'il murmure.

    - Je suis en train de penser c'est bientôt ton anniversaire, non ?

    - Comment tu le sais ? Demande-je étonnée qu'il le sache.

    Il sourit à ma question et rajoute

    - Ben en fait ton père souhaite le fêter ici en Californie avec tous tes amis et il m'y a convié, tu le savais non ?

    - Je n'étais même pas au courant, dis-je simplement en reposant ma tasse de café.

    - Mince j'ai gaffé alors, dit-il mal à l'aise.

    J'éclate de rire face à son visage mal à l'aise et je lui réponds que je ferai genre que je ne suis pas au courant.

    - C'est prévu pour le 14 soir normalement, mais maintenant je me tais, rajoute-t-il avant de se muet face aux questions que je lui pose.

    - Arrête, tu n'auras pas de réponse, pas la peine d'insister.

    Je fais la moue et il explose de rire devant mon regard faussement vexé.

    Il n'y a rien à dire, savoir que je vais fêter mon anniversaire dans deux semaines avec mes amis et ma famille, me met le baume au cœur. Au point que je pourrai en oublier tous mes soucis.

    J'ai enfin fini de taper ce foutu mémoire, et j'en suis plutôt fière, me plonger dans mes études m'a permis de ne pas penser à ma relation avec Kévin et le vide que j'ai l'impression d'avoir au fond de mon cœur. Je dois bien avouer, ne pas pouvoir être à ses côtés me fait vraiment mal. A chaque fois que je l'aperçois tout souriant aux côtés de Kelly réveille en moi, un sentiment de jalousie comme au temps où j'étais une pauvre adolescente amoureuse de ce cher Kévin. Je suis vraiment idiote, c'est moi qui ait voulu que Kévin disparaisse de mon cercle d'amis et de ne plus avoir à le fréquenter alors pourquoi je ressens cette boule au fond de mon estomac à chaque fois que j'ai le malheur de le croiser dans l'université. Je soupire alors que je monte les marches de mon bâtiment et percute sans le vouloir quelqu'un. Mon regard se relève sur le visage de la jeune fille qui était avec Andrew la dernière fois.

    - Désolée, Mizuki ? C'est bien ça ?

    - C'est bien ça, dit elle sur un ton froid. T'es la nouvelle fiancée d'Andrew, non ?

    - Euh théoriquement parlant et socialement, oui, mais en réalité pas du tout.

    Elle me reloque des pieds à la terre et murmure.

    - ça m'aurait étonné si c'était la vérité, car tu n'es pas du tout son genre.

    Je la regarde étonnée alors qu'elle rajoute.

    - Enfin bref tout cela ne me concerne en aucune façon, puisque pour moi il n'est plus rien.

    Sans pouvoir me retenir, ma main vient se claquer sur sa joue qui prend d'un seul coup un teint rose rouge. Elle porte sa main à sa joue et me regarde étonnée alors que moi-même je ne sais pas quoi dire. La seule chose dont je suis sûre c'est que ses paroles m'ont à la fois fait de la peine et aussi énervée.

    - Andrew m'a expliqué ta situation…je comprends que c'est difficile mais tu n'as pas le droit de faire ça, désolée. Il t'aime et je sens que toi-même tu l'aimes alors pourquoi le fuis-tu ? Tu as au moins la chance de vivre auprès de l'homme que tu aimes alors tu devrais le faire. Pense à ceux qui n'ont pas la possibilité de le faire, merde.

    Son regard devient noir et elle me lance hors d'elle.

    - Mais pour qui tu te prends, toi ! Tu me connais pas alors je t'interdis de me dire ça, ok ? Tu ne sais rien, rien du tout. Tu dis qu'il m'aime alors pourquoi est ce que tous les soirs, il va en boite se pavaner devant une horde de salope qui rêve qu'une chose l'avoir dans leur lit, hein ? Et tu oses me dire qu'après il m'aime ? Ne me fais pas rire, s'il te plait.

    - Il fait ça pour te rendre jalouse et ça marche à la perfection, il semblerait.

    Elle me gifle à son tour alors que je sens sa respiration haletée, elle approche sa main de son cœur et s'agenouille alors que j'ai l'impression qu'elle fait un malaise. Je commence à composer le numéro des urgences lorsqu'elle murmure.

    - Ne Panique pas, ce n'est rien. Il t'a tout dit alors ?

    Elle relève son visage alors qu'elle tente petit à petit de récupérer sa respiration.

    - Tu vois pourquoi je ne veux pas penser à lui ? Tu vois pourquoi je ne veux rien entendre en ce qu'il le concerne ? Parce qu'il me rend ainsi !!! J'en ai marre de penser à lui, de souffrir à chaque fois que je l'imagine au bras d'une salope et dont avec qui il fera la une le lendemain matin. Tu te trompes sur moi, je ne l'aime pas ! Andrew a toujours été ainsi, c'est un parfait beau parleur, très doué d'ailleurs. J'ai été une de ses filles alors je sais de quoi je parle. Il le dit à plein d'autres qu'à moi alors pour moi, ces Je t'aime sonnent terriblement faux à mes oreilles. La seule chose que je voudrais c'est qu'il cesse de me parler. C'est tout ce que je lui demande.

    Elle se met à pleurer alors que d'autres étudiants descendent l'escalier sans nous jeter un seul regard. Elle se ment à elle-même, ça se voit.

    - Tu sais très bien que tu te mens à toi-même là. Tu tentes de te persuader que c'est un enculé et que tu ne peux pas en être amoureuse alors qu'en réalité, il est…

    - TAIS-TOI !!! TAIS-TOI S'IL TE PLAIT !

    Je m'agenouille face à elle et je la prends dans mes bras alors que j'ai l'impression que nous nous ressemblons un petit peu. Je me force à ne pas penser à Kévin alors qu'il hante chacune de mes pensées, je tente de me persuader de tourner la page, comme elle tente de ne plus craquer pour Andrew. Elle ne me repousse pas et s'accroche même à moi pour verser toute la peine qu'elle ressent.

    - Je le sais, je le sais très bien qu'il est doux et généreux. Je sais aussi qu'il m'aime autant que moi, je l'aime et pourtant…pourtant, je n'ai pas le droit de lui faire subir ça. Je ne peux pas avoir d'enfant et lui rêve d'en avoir afin de combler totalement de joie sa mère. Je ne peux même pas lui donner ça alors que je l'aime tant, tout ça parce que j'ai cette putain de maladie.

    Elle se met à rire entre ses sanglots et me regarde en disant.

    - Et le pire dans tout ça, c'est que je ne sais même pas pourquoi je t'en parle. On ne se connaît même pas.

    - Et bien devenons amies, non ? Dis-je en souriant alors qu'elle me regarde étonnée.

    - Pourquoi pas après tout, murmure-t-elle alors qu'elle essuie d'une main ses larmes sous mon regard rempli de compassion.

    Finalement, je ne suis pas la plus à plaindre. Plus je pense à la situation de Mizuki et plus je me dis qu'à côté de moi, elle vit un véritable enfer. Ne pas savoir si le lendemain, son traitement continuera d'avoir effet. Avoir la peur au ventre de perdre tous ses proches. Je soupire. Oh oui je suis loin d'être la plus à plaindre. Le temps est à l'orage aujourd'hui alors que je suis assise sur les marches abritées de mon bâtiment. Notre prof n'est pas là. Je me suis donc séparée de mes amis pour me retrouver un petit peu seule. Je regarde la pluie fortement frappée le sol alors que je ressens une extrême envie de me jeter dessous pour sentir les contacts de ses gouttes d'eau sur ma peau. Alors que je me dirige vers la cour en ayant laissé mes affaires sur les marches, j'entends une voix m'appeler. Je me retourne et fait face à Kelly qui me sourit gentiment.

    - Désolée, je ne voudrais pas te déranger.

    Je lui réponds qu'elle ne me dérange pas alors que je la vois descendre petit à petit les marches pour me rejoindre. Désormais je me sens à moitié idiote d'avoir éprouvé de la jalousie à son égard.

    - Qui puis-je faire pour toi, Kelly ?

    - Euh…Si tu me permets, j'aurai une question à te poser ? Demande-t-elle timidement.

    - Sur quel sujet ?

    - Kévin.

    Rien que d'entendre son prénom, me fait mal alors que je devrai être pourtant habituée à faire semblant.

    - Kelly…, murmure-je dans un soupire.

    Je ne veux pas en parler, ça me fait si mal au cœur.

    - Je me doute que tu ne veux pas en parler mais j'aimerai avoir une réponse sincère de ta part, Julia. Je ne lui dirai rien, je te le jure mais dis moi au moins si tu l'aimes toujours.

    Je sens que sa voix est chargée de larmes, alors que je sens mon cœur se serrer terriblement dans ma poitrine.

    - Je ne peux pas Kelly, désolée.

    - Mais pourquoi ? Donne-moi juste une réponse, un oui ou un non !

    Lui répondre que...non je ne dois pas et pourtant avant même de réagir, je lui hurle au bord des larmes.

    - Parce que si je te dis la vérité…si je te dis véritablement la réponse que me pousse à dire mon cœur…je n'arriverai plus à l'ignorer. Et…si jamais je le disais à haute voix, je ferai tout pour le récupérer, même prendre le risque de détruire à tout jamais ma famille. Alors s'il te plait, Kelly, ne me le demande pas.

    Elle se met à pleurer alors que je me force de ravaler les larmes qui menacent sérieusement de couler. Je me dirige donc en courant vers la cour pour les laisser couler, alors que la pluie fouette violement mon corps les cachant aux yeux des autres. Juste en parler me rend malheureuse, me redonne l'envie de me trouver auprès de lui, de sentir son cœur battre au creux de mon oreille, sentir sa douce odeur. Je m'agenouille et me demande sérieusement si Andrew et Mathieu n'ont pas raison. Demander tout simplement si c'est la vérité à mon père. Ce qui est totalement une folie, je le sais mais à cet instant même la seule chose dont je suis convaincue c'est que Kévin me manque cruellement et que j'ai envie de l'avoir auprès de moi car j'ai horriblement besoin de lui à mes côtés.


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  • Chapitre 18

    Je regarde ma montre pour la énième fois en me disant que Julia doit sans doute être dans l'avion qui la ramène en France alors que je me rends en cours sans que le cœur y soit. Kelly est assise à côté de moi et ne dit mot, elle semble également être dans les nuages alors que nous arrivons à l'université. Sans un mot, elle sort de la voiture et je me dis que ce n'est pas normal. Généralement, elle me souhaite une bonne journée et on se quitte après une bise.

    - Kelly ?

    Elle se retourne alors que je sors moi même de la voiture.

    - Tu vas bien ?

    Elle me regarde fixement comme si elle voulait dire quelque chose mais finit par dire dans un soufflement :

    - Oui tout va bien, passes une bonne journée !

    Elle se détourne de moi et se dirige vers les bâtiments de littérature alors que je vois une voiture se garer sur la place vide qui se trouve à côté de moi. Cette voiture rouge, je la connais bien, on dirait celle de Julia. Lorsque je vois le passager sortir de la voiture, je manque de rater un battement de coeur et je hurle surpris :

    - Julia ?

    Elle se retourne vers moi et semble surprise de me voir ici. Elle détourne son regard du mien et sans un mot, elle se dirige avec ses livres dans les bras vers ses bâtiments. Je cours à sa hauteur et lui demande :

    - Tu ne devais pas partir aujourd'hui ?

    Elle s'arrête net et je me met en face d'elle. Je comprends plus ce qu'il se passe. Hier je lui ai fait mes adieux en pensant ne plus jamais la revoir et ce matin, elle vient en cours comme si de rien n'était.

    - En effet, mais j'ai changé mes plans !

    - C'est a dire ? Dis-je le cœur battant, espérant une réponse qui pourrait me redonner foi en ce que je crois être perdu.

    - Ne crois pas que c'est à cause de toi, que je reste ici ! Me répond-t-elle froidement. Si je suis encore ici c'est parce que Mathieu m'a demandé de rester.

    - Mathieu ? Dis-je sous le choc alors qu'elle me dépasse pour se diriger de nouveau vers son bâtiment me laissant seul.

    Pourquoi Mathieu a réussi à la faire changer d'avis et pourquoi lui demande-t-il de rester ? J'entends la sonnerie des débuts des cours alors que cette question me tracasse. Je sais que Julia et Mathieu sont proches, je le sais depuis toujours mais alors pourquoi cela m'énerve-t-il ? Les souvenirs de l'étreinte entre Mathieu et Julia lors de notre voyage me revient en tête. Une douce étreinte qui les avait coupé du monde. Mais quelle est vraiment leur relation, maintenant ? Sans réfléchir, je compose le numéro de Mathieu et lui demande si je peux le voir maintenant. Il semble savoir pourquoi je l'appelle car il me dit :

    - Elle a dit qu'elle restait pour moi, c'est ça ?

    Il est devin ou quoi ? Pourquoi est ce qu'il la comprends parfaitement et sait à quoi elle pense ? Et pourquoi ça me rends dingue ? Mathieu est un super pote, quelqu'un de marrant, de droit, qui est beau garçon en plus. Non Kévin, ne commence pas à te faire de fausses idées et pourtant...Je lui donne rendez vous dans le café en face de l'université ou je le vois débarquer dix minutes après mon arrivée. Sans un mot, il s'assit à ma table et ajoute.

    - Tout d'abord, ne te fais pas de fausses idées ! Il n'y a jamais rien eu entre moi et Julia, ok ?

    Ce type est devin. Je soupire soulagé et il me sourit gentiment en disant.

    - ça a été dur de convaincre Julia de rester. J'ai du batailler pendant près de deux heures. Tu sais en ce moment tout n'est pas simple dans la vie de Julia et comme d'habitude elle a voulu fuir, qui ne le ferai pas dans la situation où elle est.

    - c'est à dire ?

    Ma voix est calme mais très songeuse. Qu'est ce qui se passe dans la vie de Julia et dont je ne suis pas au courant, bordel ? Pourquoi Andrew et Mathieu sont au courant et pas moi ?

    Il soupire songeant à la réponse qu'il va me donner. Il se gratte la tête et finit par dire. Je pense que cela ne doit pas être facile a expliquer rien qu'en le voyant. Pourtant même sans qu'il me le dise, je sais que je ne vais pas avoir une réponse qui va me satisfaire et je sais que je ne vais pas non plus lui en vouloir.

    - La seule chose que je peux te dire, c'est d'essayer d'être patient, de supporter la séparation,...enfin pour le moment. La seule chose que tu ne dois pas douter, c'est qu'elle t'aime toujours. Si elle est froide envers toi, c'est à cause de ce que lui a dit ton père, et désolé je ne peux pas en dire plus.

    - Tu veux dire, lorsqu'il lui a dit que lui et sa mère étaient amants ?

    - Si seulement ce n'était que ça ! Murmure-t-il dans un soupire.

    - Alors quoi, je t'en prie Mathieu dis le moi !! Je vais devenir fou. Un jour, elle dit qu'elle m'aime, le lendemain elle m'annonce qu'elle me déteste et la tu me balance qu'elle m'aime. Mais qu'est ce qui c'est passé entre elle et mon père, bordel !!?

    - Il a dit quelque chose d'affreux sur la naissance de Julia ! Quelque chose de tellement affreux que même moi j'arrive pas à y croire ! En gros pour faire simple, il a menacé de tout balancer aux médias, si elle continuait de te fréquenter.

    - Quoi !!!!!!!!! Hurle-je en me levant de ma chaise. Je vais le tuer !

    - Calme toi Kévin, si tu fais quelque chose, il risquerait de mettre sa menace a exécution et là, je pense qu'on pourra tous dire adieu à Julia car je pense que ça la tuerai pour de bon.

    - Alors qu'est ce que je peux faire de mon côté ? Tu crois que je vais arriver à rester loin d'elle alors qu'elle est tout près de moi ?

    Il soupire. Je sais que même si j'ai envie d'agir, je ne le dois pas mais pourtant...

    - J'espère juste qu'elle osera en parler à son père, rajoute-t-il.

    - De quoi ?

    - De ça ! De ce problème qui vous empêche de vivre votre amour, après l'histoire de ton mariage arrangé.

    Il regarde sa montre et se lève en disant qu'il doit aller travailler. Il me laisse seul assis à la table, alors que mil questions me passent par la tête. ça me rend dingue de ne pas pouvoir lui venir en aide, mais comme me l'a conseillé Mathieu, je dois me montrer patient.

    A midi, je rejoins Kelly à la cafétéria, elle est de nouveau plongée dans ses pensées alors que je m'assois en face d'elle. Qu'est ce qui lui arrive ?

    - Kelly ?

    Elle relève la tête et remarque enfin ma présence, elle me sourit gentiment en disant :

    - Ah, je t'avais pas entendue arrivé. Ta matinée s'est bien passé ?

    - T'es sur que tu vas bien Kelly ? Tu te sens pas fiévreuse ou autre ?

    Elle remue la tête en me disant qu'elle se sent très bien, qu'il ne s'agit qu'un peu de fatigue mais j'ai beaucoup du mal à y croire.

    - ça t'apprendra à te promener pieds nues dans la maison.

    Elle me sourit gentiment à ma petite pique sensée la faire rire et elle attaque son plateau, nous plongeant dans le silence complet.

    - Ah au fait, je sais pas si tu es au courant, mais finalement Julia est restée ! Dit-elle tout d'un coup alors que j'attaque mon plat principal.

    - Oui je l'ai vu ce matin.

    - Et vous vous êtes parlés ? Tu sais, pourquoi elle est restée ?

    - A cause de Mathieu.

    - A cause de Mathieu ? Demanda-t-elle surprise.

    Et je finis par lui raconter tout ce que je sais. Elle soupire et me demande pardon.

    - Pourquoi ?

    Elle me regarde en face et ajoute.

    - Parce qu'à cause de moi et de ce que j'étais avant, vous avez été séparés, si je n'avais pas été là, vous auriez pu être ensemble. Si seulement, on n'était pas obliger de se marier et en plus maintenant je suis...

    - Tu es ?

    Elle baisse la tête et se met à pleurer sous mon regard paniqué. Mais qu'est ce qu'elle est maintenant ?

    - Désolée, Kévin mais...mais...mais...

    - Mais quoi ?

    - Je suis enceinte. Finit-elle dans un murmure avant de s'effondrer en larmes.

    Non je dois rêver, elle est enceinte ? Pourtant ça fait des mois qu'elle n'a pas vu Kyô.

    - Je suis un monstre, comme une idiote, j'ai totalement oublié de faire le calcul de mes périodes. Il y a seulement une semaine que j'y ai fait attention. Qu'est ce que je vais faire !!!!

    Je la regarde sous le choc de la nouvelle que je viens de recevoir. Mais je sais vraiment pas quoi faire ! C'est sur qu'on va devoir garder ça secret le plus longtemps possible et si jamais cela se découvrait...Je m'appuie sur le dossier de ma chaise alors que je vois très nettement ce qu'il va arriver. Pour éviter, un autre scandale, il faudra dire que c'est notre enfant. Je suis totalement désemparé, je suis à la fois furax et pourtant j'arrive pas à m'énerver. Kelly pleure toujours et demande encore et toujours pardon. Je me lève et je la fait sortir de la cafétéria sous les regards inquiets des étudiants qui doivent se demander pourquoi elle pleure tellement. Je l'installe dans la voiture et sans un mot je la ramène à la résidence ou je l'installe sur le canapé alors qu'elle se recroqueville sur elle même. Ma main se pose sur sa tête et je lui caresse gentiment les cheveux. Elle n'arrête toujours pas de demander pardon et au fond de moi, ça me fait de la peine.

    - Je t'en veux pas, Kelly, je t'assure.

    - Mais moi je m'en veux, hurle-t-elle. Pourquoi suis-je si idiote.

    Je m'agenouille en face d'elle et lui demande de me regarder en face. Elle relève finalement son visage et j'aperçois ses yeux rouges à force d'avoir pleuré.

    - On va trouver une solution, malgré la situation c'est super pour toi, tu portes l'enfant de celui que tu aimes le plus au monde, non ?

    - Je sais...mais...mais si jamais quelqu'un d'autre le découvre, qu'est ce qui va se passer ? Si jamais on dit la vérité, nos familles vont se retrouver dans la merde et si on dit que c'est...

    - Notre enfant ?

    Elle se fige et se remet à pleurer alors que je la prends tendrement dans mes bras.

    - Pardonne moi Kévin, je suis vraiment la pire fiancée que tu puisses avoir.

    - T'inquiète pas Kelly, on va trouver une solution...

    Oui mais laquelle ? Je me le demande bien...Pour l'instant le plus important, c'est de faire en sorte que ça reste un secret.

    - Kelly, écoutes moi, il va falloir faire comme si de rien n'était, comme s'il ne s'était rien passé. Je ne sais pas jusqu'à quand ça tiendra, donc en attendant de trouver quelque chose...

    - Je dois faire en sorte que tout aille bien...c'est ça ? Murmure-t-elle aux creux de mon épaule.

    - C'est ça !

    - Je pensais que tu allai être furieux, en apprenant cela ! Surtout maintenant avec la situation avec Julia, je ne pouvais pas mieux tombé ! Rajoute-t-elle avec une pointe d'ironie. Par contre pour Kyô ?

    - Je pense que pour l'instant il faut garder ça totalement secret, tu veux bien ?

    Elle se retire de mes bras, essuie ses dernières larmes et affirme que c'est la meilleure solution. Comme si on avait pas assez de problèmes dans notre vie, la venue d'un nouveau né ne semble pas adoucir la situation. J'espère juste que lorsque cet enfant verra le jour, elle sera de nouveau auprès de Kyô et moi de Julia. C'est mon plus cher désir.


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  • Chapitre 17 :

    Je ne comprends plus rien à ce qui se passe...je pensais que tout allait bien mais comme d'habitude, une seule apparition de mon père à suffit à tout faire tomber par terre...Je le hais...et ce depuis toujours. Maintenant je connais les raisons des larmes de ma mère, je comprends sa réaction lorsque je lui ai dit que j'étais devenu ami avec Julia...tout est très clair. Une larme s'écrase sur ma joue alors que je commence à réaliser ce qui se passe. Julia ne désire ne plus me voir...ses excuses ne cessent de passer en boucle dans ma tête... « Comment puis-je rester amoureuse de toi ? »... « Comment veux-tu que je continue à te regarder si chacun de tes traits me rappelle, ceux de l'homme qui a détruit ma famille ? », inconsciemment mon poing frappe le mur qui se trouve à proximité de moi, alors que je me sens vide. Arrivé à ma voiture, je m'y installe et repose ma tête contre le dossier du siège alors que mes yeux se ferment et que je déboutonne un bouton de mon chemisier qui semble maintenant m'étouffer. C'est donc de quoi Julia et ce salop ont parlés...le fait qu'elle ait découvert que mon pourri de père et sa mère trompait mutuellement leurs conjoints. Mon regard se pose sur le rétroviseur qui reflète mon visage...alors comme ça, je lui ressemble ? Moi justement qui fait tout pour ne pas lui ressembler...je sens mes nerfs se mettre à bouillir alors que de nouveau les paroles de Julia résonne dans ma tête...J'allume le contact et je me dirige vers le bureau de mon père...fou de rage.

    Je montes quatre à quatre les escaliers et pénètre sans frapper dans le bureau de mon père, qui ne semble pas être trop surpris de ma visite. Cette pourriture se met même à sourire à mon étonnement.

    - Eh bien, que me vaux ta visite mon fils ?

    - Tu sais très bien de quoi je veux te parler ! Dis-je froidement. Pourquoi lui avoir dit ça !

    - De ? A qui ?...Ah ! Julia ? Pourtant je pensais que j'avais pas à m'inquiéter et qu'il n'y avait plus rien entre vous ? Demande-t-il innocemment.

    - Arrête de faire comme si tu ne le savais pas, bâtard !

    Il me met toujours hors de moi, pourquoi prend-t-il toujours le temps de me pourrir la vie, à chaque fois qu'il intervient c'est pour me faire tomber à terre et être son petit toutou bien dressé.

    Son regard se fait noir et me lance.

    - Ecoute moi bien, Kévin ! Si Julia ne peut pas être responsable de ses décisions, ce n'est pas ma faute...c'est elle qui m'a cherché après tout ! Et puis tant mieux si elle désire ne plus te revoir, mais je ne suis en rien responsable de ce qu'il t'arrive !

    Je ne sais plus quoi répondre tellement il me prends au dépourvu...

    - Kévin, tu vas bientôt prendre la tête de cette entreprise, lorsque tu auras appris toutes les facettes du métier...tu n'as plus le temps pour des histoires d'amour d'adolescents. Tu es le futur PDG du groupe Keller donc fais en sorte d'être digne de ce rôle qui t'incombe !

    - Mais je l'aime ! Lui hurle-je, Pourquoi ne peux-tu pas comprendre ça, bon sang ?

    - Dans le monde des affaires, l'amour n'a pas d'importance, ce n'est pas parce que tu aimes que tout marchera comme sur des roulettes, ce n'est pas avec l'amour que tu arriveras à sauver cette entreprise. Tu crois que la décision de te marier à Kelly, a été prise sans réfléchir, il en va de même pour ta chère Julia et ce jeune Andrew.

    - Que veux-tu dire ? Dis-je alors que je me sens d'un seul coup très calme.

    - Même si ce n'est pas encore à l'ordre du jour, le père d'Andrew et de Julia seront bien forcés d'en venir eux aussi à ce genre de décision...donc peut être que l'annonce des fiançailles à été démenti, mais j'en suis sur que ça va arriver !

    - Que Julia et cet Andrew se fiancent ?

    - Tout à fait !

    Il se retourne vers moi et ajoute :

    - C'est pour ça qu'il était préférable que votre histoire finisse ainsi avant que vous n'en payer les pots cassés. Un conseil, cesses de penser à Julia et concentre toi sur ton futur.

    Encore une fois, il me donne qu'une possibilité. Je ne peux pas contrôler la discussion, il a tout dit comme si ses analyses étaient les plus cohérentes, comme s'il n'y avait que ces choix possibles. Mais je ne peux pas le laisser faire comme il lui plait, Oh ça non, maintenant que j'ai une carte en main et que je peux la jouer. Je veux la vérité.

    - Tu veux dire qu'en fait, tu n’aimerais pas que je découvre ce qu'il s'est passé entre la mère de Julia et toi ? lui retoque-je avec un sourire amusé. Merci mais ta compassion me semble un poil hypocrite, tu ne trouves pas ? Ses dernières années, tu as tout fait pour que je me sépare et que j'oublie Julia, et maintenant tu serais triste et désolé pour moi ? Arrête de plaisanter !

    Son regard se fige lorsqu'il rencontre le mien.

    - En fait ça te rend malade que je l'aime...que j'aime la fille de ta maîtresse ?

    Je ricane à son regard étonné et j'ajoute.

    - Moi aussi sur le coup, ça m'a fait un choc, mais de toute façon ça ne change rien, c'est toi qui a pourrit la vie de sa famille, toi qui a fait en sorte de faire couler l'entreprise de son père, toi qui a traîné son père dans la boue après lui avoir volé sa femme...et fait pleurer ma mère toutes les nuits depuis ce jour.

    Un son sourd s'abat sur ma joue et je vois pour la toute première fois de ma vie, le regard triste et désemparé de mon père.

    - Tu ne sais rien de mon histoire avec Stéphanie, alors ne me juges pas !

    - Alors expliques-toi !

    - Je n'ai pas de compte à te rendre, Kévin, c'est plutôt toi qui m'en doit ! Excuses-toi, maintenant !

    - Je refuse !

    Mon regard se fait froid alors que le sien devient de même, il m'attrape par le col de son chemisier et tente de me défier, mais je ne faillerai pas ! Après quelques minutes d'affrontement il me relâche et me demande de partir car il a du travail.

    - Je n'abonnerai pas, Julia sera me femme un jour, et que tu ne le veuille ou pas !

    Je referme la porte derrière moi et je me demande quel genre de secret peut bien cacher sa relation avec la mère de Julia, Stefanie. Lorsque je rentre dans ma voiture je sens mon portable vibrer, il s'agit de Kelly.

    - Oui, Kelly ?

    - Ah je t'ai enfin, je m'inquiétais ! T'as réussi à voir Julia ?

    Je sais qu'elle est inquiète. Quand elle l'est, l'intonation de sa voix et légèrement plus grave et un peu tremblante.

    - Oui, mais...non rien, laisse tomber !

    - Tu rentres, là ?

    - Oui je serai là dans dix minutes ! Dis-je en raccrochant. Je pose ma tête sur le volant en tentant de calmer tous ce que je ressens, dans mon corps se bat la tristesse, la colère, le désespoir...ma vie est vraiment un merdier dont j'ai jamais l'impression de voir le bout.

    Arrivé à mon domicile, je rentre et dépose mes clés sur le meuble alors que Kelly arrive dans le hall vêtue de sa nuissete et bien sûr pieds nues.

    - Kelly on est en plein hiver, tu vas choper la crève comme ça ! Dis-je comme si de rien n'était.

    - Qu'est ce qui s'est passé ? Demande-t-elle alors que son regard s'ancre au mien. Voyant que je ne dit rien, elle me sourit tristement et murmure.

    - ça s'est donc mal passé ?... Hum je présume bien sur que tu ne souhaites pas en parler.

    On reste là dans le silence, moi plongé dans mes pensées, totalement perdu et elle essayant de lire ou de comprendre ce qu'il m'arrive. Avec le temps, ma haine envers elle s'est calmée et désormais on se comporte comme un frère et une soeur. Si je n'aimais pas Julia et qu'elle n'était pas tombée amoureuse de Kyo, je présume que notre mariage ne nous aurait pas dérangé nullement, seulement voilà, tout en a été décidé autrement.

    - Allez dis moi tout ! Me dit-elle en souriant.

    Je relève la tête totalement étonné de ses paroles.

    - Je sais que tu as envie de vider ton sac, alors fais le ! Ne garde pas ça uniquement pour toi sinon tu vas devenir fou.

    - T'inquiète je suis pas faible, je suis un vrai roc, voyons !

    Enfin c'est surtout ce que je tente de me convaincre depuis toujours, je n'ai jamais pleuré devant personne à part Julia une fois, alors que pourtant j'en ai souvent eu envie mais comme le dit mon père ça ne serait pas digne d'un Keller...mais avant que je puisse dire autre chose, Kelly m'enlace tendrement et me murmure à l'oreille.

    - Allez, va-y laisses toi aller !

    Et sans me rendre compte, mes larmes se mettent à couler sur mes joues, sans vraiment pouvoir les retenir en enserrant à mon tour le corps de Kelly qui caresse mes cheveux comme pour me consoler.

    Le lendemain en ouvrant mes yeux je me retrouve dans mon lit, les souvenirs de la veille revienne d'un seul coup et je ferme les yeux pour tenter de les chasser...Hier j'ai pleuré comme un enfant dans les bras de Kelly qui est toujours endormie sa main dans la mienne. Je caresse tendrement ses cheveux pour la réveiller. Ses yeux semble s'ouvrir et elle m'offre un sourire auquel je réponds comme pour tenter de lui dire que le gros gamin à fini de pleurer. Elle lâche ma main pour s'étirer et en profite pour murmurer.

    - ca nous était pas arriver depuis longtemps !

    Je souris malgré moi et murmure.

    - La dernière fois, c'était toi qui avais pleuré sur mon épaule.

    - Hum, je me souviens, d'ailleurs merci encore, si tu n'avais pas été auprès de moi, je serai sans doute devenue folle.

    - De rien, merci aussi à toi de m'avoir laisser pleurer sur ton épaule sans rien me demander.

    Elle me sourit et se met soudainement debout en se tournant vers moi avec un gros sourire.

    - Je sais ce qu'il te faut, un bon footing en ma compagnie.

    J'éclate de rire en voyant la mimique qu'elle me fait, et je la taquine en lui disant qu'avec elle comme partenaire dans trois heures ont seraient encore là. Elle me donne un petit coup sur le ventre et me lance un défi d'être en bas dans dix minutes. Elle sort vite de ma chambre et j'entends le son de sa porte se fermer comme pour me dire qu'elle est vraiment sérieuse. Je me lève donc et enlève ma chemise et mon jean pour les échanger par mon survêt avant de descendre au rez de chaussée. Elle descends deux minutes plus tard vêtue du sien et me lance sur un ton de plaisanterie.

    - Tu vois que t'es une mauvaise langue !

    On se dirige vers la plage qui se trouve à côté de la résidence où nos parents nous ont forcés à y vivre. Au début c'était une sorte de prison pour nous mais avec le temps s'est devenu, un lieu vraiment spécial pour nous.

    Pendant notre footing en parlant de tout et de rien, on arrive au sujet de mon père.

    - Faut croire que ce fumier me rendra dingue toute ma vie !

    - Qu'est ce qu'il a fait encore ? T'as encore posé un ultimatum ?

    - Même pas, il n'a même pas eu à le faire !

    - Comment ça, ne me dit pas que c'est à cause de Julia, les larmes d'hier ?

    Elle s'arrête et se retourne vers moi qui me suis arrêté à la prononciation de ce prénom qui fait resurgir les souvenirs de la veille.

    - Qu'est ce qui s'est passé ? Me demande-t-elle inquiète.

    - Elle ne veut plus qu'on se voit car elle a apprit quelque chose d'horrible qu'à fait mon père...je réponds le souffle court. Elle reste muette et ne dit mot alors que mon cœur me fait mal. J’ai l’impression de revivre les mêmes choses que y’a des années auparavant. Ses mots étaient cruels mais malgré ça je la comprends et c’est ce qui me fait le plus mal là dedans. Je passe ma main dans mes cheveux et me remet à courir laissant la brise froide de ce mois de décembre me foulait le visage alors qu’au fond de moi je n’arrête pas de revoir encore inlassablement le visage de Julia.

    La journée de cours se passe tranquillement malgré que je n’ai pas entendu un sol mot de ce que disait le professeur ni pris aucune note de son cours…je n’arrive pas à me faire à la situation. Lorsque la dernière sonnerie retentit, je replie mes affaires qui n’ont pas servit et je sors sans un mot sous le regard inquiet de Lucas qui ne dit mot mais tente de me faire parler. Arrivé à la moitié de la cours je suis rejoins par Kelly qui me passe son bras sous mon bras et m’éloigne de Lucas protestant une affaire personnelle. Arrivé un peu plus loin, elle me murmure :

    - Julia n’est pas venue aujourd’hui ! Sarah semble assez inquiète car elle n’a même pas répondu au téléphone.

    Je ferme les yeux pour calmer mon inquiétude alors que Kelly continue son monologue.

    - Le pire c’est que les professeurs n’étaient pas surprit alors qu’on est dans une période très importante pour valider notre année…aucune question pour son absence. Je trouve que c’est bizarre.

    Moi aussi je trouve ça inquiétant même très inquiétant. Julia où es-tu passé ? Pourquoi tu ne réponds pas à ta meilleure amie ?

    - C’est horrible ! Nous lance la voix de Sarah qui court à notre direction.

    - Qu’est ce qui se passe ? Demande Kelly.

    - Eh bien, vu que Julia ne me répondait pas, j’ai appelé son père pour savoir s’il savait ce que Julia avait et il vient de me dire qu’elle a décidé de retourner à Paris.

    - Quoi ? Hurle-je sans me retenir. Tu plaisantes, n’est ce pas ?

    - C’n’est pas une blague, je t’assure ! Je ne comprends pas ce qu’il lui arrive ! Y’a encore deux jours tout allait bien, et la ça tout d’un coup, en plus sans en avoir parlé, ça ne lui ressemble tellement pas.

    Sans réfléchir je m’éloigne de deux filles et cours vers ma voiture avant de foncer directement chez Julia, ou mes poings tambourinent la porte qui ne s’ouvre pas alors que je hurle son prénom.

    - Elle vient de partir, me lance une voix derrière moi.

    Je me retourne vers cette personne et me retrouve nez à nez avec Andrew, qu’est ce qu’il fait ici celui là ?

    - Sais-tu ou elle est ?

    - Elle est partie à l’université pour son transfert ! Elle m’a dit de l’attendre ici !

    - Vous semblez proches, non ?

    En posant cette question, mes nerfs semblent devenir fou…

    - Euh oui et non ! Je pense qu’elle a besoin d’un soutien pour le moment donc je serai là auprès d’elle comme tel. De plus, nous partons demain pour Paris ensemble étant donné que j’ai à faire là bas. je pense que nous en profiterons pour se connaître un peu mieux.

    Mon regard se fait noir alors que je suis fou de rage intérieurement. Ce mec se fout de moi, c’est pas vrai.

    - Ne t’approche pas d’elle !

    - je ne pense pas que tu ais le droit de me dire ça, c’est Julia qui décidera.

    - Ne t’approche pas d’elle ! Elle m’appartient !

    - Erreur ! Elle n’appartient à personne !

    - Ne joue pas sur les mots ! Hurle-je alors que mon poing s’abat contre le mur alors que Andrew semble étonné.

    - Tu ne comprends pas que c’est de ta faute si elle souffre ?

    Son regard est sans expression alors que je sais parfaitement qu’il a raison, mais renoncer à elle, c’est impossible…je l’aime tellement.

    - Alors laisse la partir sans intervenir, laisse là partir de cet environnement étouffant pour elle.

    Je m’adosse contre le mur vide…je sais qu’il a raison mais la laisser partir d’ici…ne plus pouvoir la revoir…ça m’est insupportable.

    - Je suis sur que tu l’aimes, mais elle a besoin de partir d’ici…

    - Je sais.

    Ma voix est calme et fragile. Je sais qu'elle a besoin de s'aerer l'esprit, je comprends tout ça mais la voir partir, ça je ne peux pas.

    - Tu sais, je n'ai pas l'intention de te voler Julia, j'ai d'ailleurs quelqu'un à chérir donc je comprends assez bien ce que tu ressens. Je voulais juste te provoquer pour voir comment tu allais réagir. Julia est très triste, c'est son père lui même qui m'a demandé d'aller à Paris à ses côtés pour qu'elle ait au moins une présence chaleureuse à ses côtés. Ici, la situation est bien trop étouffante, là bas elle pourra envie reprendre une vie normale et prendre l'air. Alors laisse la partir. Devient ce fameux chef d'entreprise que souhaite que tu deviennes les actionnaires de ton père et plus tard si le destin veut vraiment que vous soyez l'un à l'autre, il vous réunira, j'en suis persuadé.

    - Tu sembles vraiment comprendre les sentiments de Julia, dis donc !

    Mon regard se pose sur lui qui sourit tristement en rajoutant :

    - J'ai entendu sans le vouloir vraiment la conversation qu'elle a eu avec ton père...et je pense que malheureusement vu la situation, elle a prit la bonne décision pour ne pas détruire sa famille.

    Sa famille ? C'est quoi ce délire ? Son père savait que sa femme le trompait avec mon père...ça serait pas plutout le contraire ?

    - Dis moi ça ne serait pas plutôt l'image de ma famille qui serait touché si on le découvrait.

    Il me regarde surprit et rajoute.

    - Oublie ce que je viens de dire d'accord.

    - Pourquoi ? Dis-moi ce qu'ils se sont dit alors ?

    - Rien de plus de ce que je t'ai dis, rajoute une voix féminine derrière Andrew.

    C'est Julia, son visage est pâle et ses yeux enflées. Mon coeur se sent déchiré par l'envie de la prendre dans mes bras mais sachant qu'il n'a plus le droit de le faire. La voir dans cet état me fait souffrir, Julia s'il te plait souri, ne pleure pas.

    - Qu'est ce que tu fais là ?

    Sa voix est glaciale et elle me regarde froidement sans flanchir.

    - J'ai appris que tu avais décidé de retourner à Paris.

    - C'est vrai et alors ?

    Je la vois remettre des papiers à Andrew alors que je ne la quitte pas des yeux, adossé au mur du couloir. Je ne sais pas quoi dire...en fait je ne crois plus savoir parler tellement mon coeur me serre...les mots me manquent, c'est horrible.

    - Bon je pense qu'on a plus rien à se dire, non ? Dit elle en se retournant vers moi qui me suit mué dans le silence complet. La fille qui est en face de moi ce n'est pas elle, je vois bien derrière ses yeux emflées qu'elle est sur le point de pleurer.

    - Je voulais juste te dire, au revoir. Mon regard s'ancre au sien et je m'avance vers elle pour effleurer pour peut être la dernière fois de ma vie, sa joue si douce.

    - Je te souhaite que du bonheur. Je rajoute en murmurant dans son oreille. Vis heureuse, je t'en prie, et surtout... mais je ne rajoute pas les trois derniers mots que je souhaite tant lui dire et sans rien rajouter je m'éloigne d'eux, la laissant enfin s'enfuir de cet environnement trop cruel.


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