• The First Love Of Aika Satô - Chapitre 1

    The First Love Story of Aika Satô

    By Mary

     

    Bonjour, me voici  de nouveau avec une nouvelle fic, ne vous inquiétez pas je continue tout de même les autres mais il faut bien avouer que celle-ci me trotter dans la tête depuis pas mal de temps et j’ai fini par la faire, donc j’espère qu’elle vous plaira également.


    Résumé:

    Aika et son frère ainé n’ont pas été épargnés par la dure réalité de la vie. Suite à une tragédie, ils se sont retrouvés orphelins et Yasushi, l’ainé, est devenu le tuteur légal de sa demi-sœur. Mais quand ils aménagent à Tokyô, cette nouvelle vie qui s’annonce devant eux va faire resurgir des pensées et des secrets qu’ils auraient préférés gardés pour toujours.

     

    Chapitre 1 :

    Assise le dos collé à la vitre de la terrasse, mon regard se porte vers le ciel de cette douce nuit de fin de mois d’aout. La douce brise de cette fin de soirée semble rafraichir la ville comme le doux souffle de la personne qu’on aime au creux de son oreille, agréable et relaxant à la fois. Le quartier où nous venons d’aménager, mon grand frère et moi semble déjà être plongé dans le sommeil… on peut même entendre au loin les bruits de vie du centre ville. Heureusement pour nous, nous avons trouvés un appartement loin de tous les artifices de cette grande ville qu’est Tôkyô. Je souris tendrement lorsque je constate que malgré mes inquiétudes, celles-ci ne se sont pas réalisées, on peut en effet admirer le ciel étoilé à partir de l’appartement malgré notre proximité de la ville.

    - Aika ? Murmure la voix de mon grand frère.

    - Oui, Yasushi ?

    Il apparait au coin de la fenêtre et me dit d’une voix inquiète.

    - Tu devrais mettre une veste, tu risques d’attraper froid.

    Je souris malgré moi en pensant qu’avec le temps, il est devenu un véritable papa poule. Yasushi, est une personne au caractère calme et protectrice. Son physique ravageur lui a permit de percer dans le monde de la mode…qui pourrait résister à ce corps d’Apollon et à son visage d’ange…il faut bien l’avouer, très peu. Il possède de fins cheveux noir coupés en dégradé qui lui arrivent au niveau de la nuque, la forme particulière de son visage, donne l’impression que c’est un lycéen  malgré le haut de ses vingt-huit ans. Ses yeux bridés sont d’un noir si profond, qu’ils font de lui la figure même de l’homme ténébreux par excellence. Son corps toujours caché sous des chemisiers des grands couturiers, arbore des muscles bien dessinés et fermes. Il faut bien l’avouer, mon grand frère n’est pas le mannequin numéro un du Japon pour rien. Je souris tendrement à sa remarque et lui rétoque que je n’ai pas froid et qu’il devrait plutôt aller se préparer pour son diner avec l’une des mannequins avec laquelle il doit bientôt travailler.

    - Et évites de la faire tomber folle amoureuse de toi, dis-je lorsque je le vois se diriger vers sa chambre.

    - Très bien, Darling ! Rajoute-t-il avec un sourire charmeur.

    Je souris à sa réponse alors que je le vois disparaitre derrière sa porte. Mon sourire alors s’éteint pour faire place à un masque de tristesse. Cela va faire dix ans qu’il sacrifie sa vie pour moi…oui bientôt dix ans…Les images d’un lointain passé semble ressurgir de ma mémoire…Ses images que je souhaiterais tellement oublier…après tout ce temps…mais qui semble vouloir me hanter et me suivre jusqu’à la fin de ma vie. Je sens sa main se poser sur ma tête et venir tendrement tapoter celle-ci. Mon regard se lève donc sur son tendre visage et il me murmure.

    - Cesses donc de penser à ça, Aika, veux-tu ?

    Comment pourrai-je oublier tout ceci, le fait qu’à peine âgé de dix-huit ans, tu as décidé de sacrifier ta vie pour m’élever, moi ta petite sœur, suite aux décès de nos parents…Non, je ne pourrais jamais oublier que par ma faute, celle que tu as longtemps aimé a décidé de te quitter car tu ne voulais pas me laisser seule…Je détourne mon visage et murmure.

    - Tu devrais y aller, tu vas finir par être en retard.

    Il souffle contrarié et rajoute alors qu’il s’est déjà dirigé vers l’entrée, qu’il sera de retour vers une heure du matin. Lorsque la porte se referme, je relève mon visage vers les cieux alors que je sens la mélancolie prendre possession de mon corps. Je ferme les yeux et sens enfin les larmes venir glisser sur mes joues. Des images apparaissent d’un seul coup devant mes yeux…le visage d’une femme cachée par les traits du désespoir qui me semble à la fois étranger mais pourtant si familier, un couteau taché de sang…et d’un seul coup un cri strident qui semble compresser ma poitrine si fortement que lorsque je rouvre les yeux, je suis en sueur et à bout de souffle comme si j’avais couru un marathon. Encore ce foutu cauchemar, quand cela va-t-il cesser ? Petit à petit, mes pleurs se calment tout comme ma respiration reprend un rythme de croisière. D’un vif coup d’œil, je remarque qu’il est désormais vingt-trois heures, difficilement mais doucement je me relève et vais prendre dans le coin de l’entrée les poubelles qu’ont occasionnées notre déménagement. Après avoir soigneusement refermée la porte derrière moi, je remarque que je ne suis pas la seule dans le hall de l’étage. Du coin de l’œil, je peux voir un couple qui semble se disputer.

    - Mais qu’est ce que tu dis, je ne t’ai jamais demandé de sortir avec moi, idiote !

    - Comment oses-tu après tout ce qu’on a vécu, Ryuku ? Rajoute d’une voix désespérée la jeune fille, face au regard noir de ce garçon qui semble n’avoir aucune pitié pour elle.

    - Motoko, tu t’es fais des films toute seule, comment moi, Ryuku Takashima, pourrait sortir avec une fille comme toi, de plus pour une relation sérieuse ?

    Le bruit sourd d’une gifle se fait entendre, alors inquiète de la réaction du jeune homme, je me retourne vers eux et mes yeux rencontrent enfin ceux du jeune homme. Je suis choquée de constater qu’il doit avoir le même âge que moi ou peut être âgé de quelques années de plus, ses cheveux fins mi-longs coupés d’une façon plus décoiffée que celle de mon frère sont d’un brun clair presque un peu roux. Les traits de son visage sont parfaits, il dégage une véritable aura de charisme et de virilité que peu d’hommes peuvent se vanter d’avoir. Je suis persuadée que peu de filles doivent lui résister alors je suppose qu’il peut surement se permettre ce genre de remarque. Son regard ne me quitte pas et semble si pénétrant que j’ai presque l’impression d’être toute nue. Il me sourit gentiment et son regard qui était jusqu’à là, assez ténébreux paraît s’adoucir et d’une voix calme ajoute :

    - Bonjour, Mademoiselle.

    Sans un mot, je le salue rapidement de la tête et je me dirige rapidement vers l’ascenseur.

    - Ah d’accord, c’est elle ? Ta nouvelle conquête ? Rajoute la jeune fille sur un ton sombre alors que je monte dans la cage de l’ascenseur.

    Un silence s’installe dans le hall alors que la porte de l’ascenseur est sur le point de se refermer et que leurs regards sont portés sur moi qui les regarde imperturbable. Alors que les portes sont sur le point de se fermer, il murmure enfin :

    - Idiote, c’est la femme de Yasushi Nakajima !

    Lorsque les portes se ferment, je me retrouve face à mon visage, mon regard est sombre et triste. Encore une fois, il y a eu un malentendu…De nouveau, mon frère se retrouve à faire face à ce genre de remarque désobligeante. Lorsqu’il a commencé dans le métier, les gens me prenaient pour sa fille, puis ensuite je suis devenue l’objet de son fétichisme pour les petites filles et désormais… je suis sa femme ? Je rigole nerveusement à cette remarque alors qu’elle ne me fait pas rire du tout. Arrivée en bas après avoir déposé les poubelles à l’endroit prévu, je me retrouve de nouveau face à l’ascenseur lorsque je sens deux bras enlacés mon frêle corps tendrement et une voix venir me murmurer.

    - Darling, je suis rentré.

    Lorsque mon regard rencontre le sien, il semble vite comprendre que je ne suis pas d’humeur à plaisanter, surtout pas après ce que je viens d’entendre de la part d’un parfait inconnu.

    - Qu’est ce qui se passe Aika ?

    Je le regarde froidement alors que je m’en veux d’être la source de telles remarques.

    - Ne me redis plus jamais Darling, c’est bien clair !!!!

    J’ai hurlé, je le sais, mais malgré moi mes larmes commencent à couler.

    - S’il te plait, ne les laissent pas te critiquer comme ils le font…

    Tendrement il vient me prendre dans ses bras, comme le ferait un père avec son enfant. Si personne ne croit qu’on est seulement frère et sœur, c’est uniquement parce que nous n’avons pas les mêmes parents. A la base, notre famille est une famille recomposée ayant un passé assez complexe. Yasushi est le fils de la première femme de mon père qu’elle a eu étant très jeune et dont il est devenu le tuteur légal et qu’il a continué d’élever même après le décès de celle-ci qui avait une santé très fragile. Lorsqu’il a rencontré ma mère, ils se sont mariés et automatiquement Yasushi a continué de vivre avec eux et quelques années plus tard, je suis née. Officiellement nous ne sommes même pas demi-frères et génétiquement, nous ne sommes rien l’un pour l’autre, mais pourtant lorsque Papa et Maman sont morts, il n’a pas hésité une seule seconde et a décidé de m’élever, c’est pour cette raison que je ne peux pas supporter les remarques qui le font paraître comme un danger public. Tendrement il vient m’embrasser le front et en me forçant à le regarder, il ajoute :

    - Je m’en moque totalement de ce que peuvent dire les autres, tant que tu peux t’épanouir sans soucis, j’en ai vraiment rien à cirer. Tu es ma précieuse petite sœur et ce qui me rend le plus triste c’est de te voir dans cet état juste à cause de remarques stupides. S’il te plait, Aika, sèches-moi ses larmes et fais moi un petit sourire, d’accord ?

    Son visage est si tendre mais peiné à la fois que je viens automatiquement me blottir contre lui. Il est ma bouée de sauvetage, sans lui, depuis longtemps j’aurai cessé de sourire, voir de rire…mais ça me rend tellement triste d’être la source de sa tristesse. Je sais bien que malgré tous ces mots de réconfort, se cache un Yasushi qui aurait voulu vivre sa vie sans un boulet comme moi, mais pourtant j’ai tellement besoin de la chaleur de ses bras qui m’enlacent avec douceur. Inconsciemment et le plus naturellement du monde, je m’endors extenuée au contact du sentiment de paix et de la chaleur d’un foyer aimant qui émane de lui.

     

    Lorsque je rouvre mes yeux, je suis sur mon lit et je peux apercevoir que le soleil est en train de se lever, instinctivement et le tout naturellement du monde, j’attrape mon appareil photo et sors rapidement de l’immeuble pour rejoindre la colline qui surplombe l’ensemble des habitations du quartier. Il n’y a rien à dire le paysage d’ici est totalement magnifique. Nous vivons assez éloignés de la ville et on a l’impression d’être en pleine campagne. Du haut de la colline duquel je me tiens, je peux apercevoir l’océan pacifique qui s’étend de tout son long alors que le soleil pointe petit à petit son visage. Je capture cet instant par de multiples clichés. Lorsque satisfaite de mon résultat, je décide de retourner à l’appartement je distingue tout près la forme d’un homme, les yeux levés vers le ciel dont la brise matinal semble fouetter tendrement le corps donnant l’impression qu’il s’agit d’un ange. Instinctivement je reprends en main mon appareil et fige cet instant comme précédemment sans pouvoir détacher mon attention du sujet. L’expression tout à fait naturelle de cet homme me fascine totalement, je n’avais jamais vu quelqu’un ayant autant de classe et surtout de charisme en cet instant. D’un seul coup, il semble se tourner vers moi et à travers mon objectif, je remarque enfin qu’il s’agit du jeune homme d’hier soir. Son regard est plus que troublant que je continue de le photographier encore et encore alors que l’ange que je voyais à l’instant semble d’un seul coup avoir une aura maléfique. Ses yeux sont d’un brun si profond que j’appuie sur le bouton de l’appareil passionnément sans pouvoir m’arrêter alors que je le vois se rapprocher de plus en plus jusqu’à qu’il m’ôte l’appareil de mes mains et me demande froidement :

    - Tu ne sais pas que tu dois avoir mon autorisation pour me photographier ?

    Mon regard rencontre enfin le sien. Je suis parfaitement au courant que je dois demander une autorisation pour prendre un cliché mais alors le sujet ne serait plus naturel, ce qui supprimerait tout le charme d’une bonne photo.

    - Désolé mais je n’ai pas pu m’en empêcher !

    Ce qui est tout à fait vrai, généralement toutes les photos que je prends sont prises par hasard parce que l’expression ou l’émotion est particulière et que j’ai besoin de la capturer. Il me regarde choqué et je continue.

    - Je photographiais l’océan mais lorsque j’allais rentrer je vous ai aperçu et vous sembliez…Attendez je vais vous montrer.

    Je reprends l’appareil dans mes mains et rentre dans la mémoire et je lui montre les premières photos qui lui correspondent.

    - Eh bien, oui c’est moi…il est où le problème ?

    Je souffle déçue, il semble que la photographie n’ait pas retranscrit ma propre vision…. 

    - Laissez tombez, je vais les effacer, encore désolée…

    Cela doit s’entendre que je suis déçue, déçue de n’avoir pas pu faire passer à travers l’objectif de mon appareil l’expression et l’émotion que j’ai ressentie. Alors que je suis sur le point de supprimer la photographie, il m’arrache de nouveau l’appareil des mains et murmure gêné.

    - Ne les supprime pas, c’est juste moi qui comprends rien à la photographie.

    - Ce n’est pas une question, de comprendre ou non la photographie, si en voyant la photographie vous n’éprouvez rien, c’est qu’il s’agit d’une mauvaise photo !

    Je n’ai pas besoin qu’on me dise ce genre de chose dans le seul but de me réconforter, je suis assez grande pour comprendre que je suis nulle. Je récupère l’appareil et sans un mot je m’éloigne de mon voisin qui semble choqué de ma réaction.

     

    Arrivé à l’appartement je jette mon appareil sur le canapé et me dirige vers la cuisine pour préparer le petit déjeuner. J’entends alors des pas s’approcher et j’aperçois Yasushi entrer dans la cuisine. Il est toujours en pyjama et il me demande d’une voie sombre.

    - Tu étais passé où ?

    Je relève mon nez de la préparation de la soupe Miso et lui répond d’une voix triste.

    - Je suis allée faire des photos du lever de soleil sur la mer mais elles sont ratées.

    Il demande à les voir et je lui indique mon appareil photo qui est sur le canapé. Alors qu’il se dirige vers l’appareil, je commence à mettre la table. Quelques minutes plus tard, il m’interpelle et d’une voix calme me dit.

    - Elles ne sont pas mauvaises, je les trouve même excellentes surtout celles de Ruyku. Vous vous connaissez ?

    Je viens m’asseoir près de lui et regarde du coin de l’œil la photographie qui me montre. C’est vrai qu’elle n’est pas mauvaise dans l’ensemble mais même Yasushi, ne ressens pas l’émotion que j’ai ressentie, alors pour moi, c’est une autre photographie fichue. Je souffle découragée et répond enfin à sa question, en murmurant.

    - Ce garçon est notre voisin de palier, je suis tombé par hasard sur lui, c’est tout. D’ailleurs, tu le connais ?

    - Vaguement, c’est l’un des mannequins de l’agence. Il s’agit d’un de mes kouheis, cela m’est déjà arrivé de poser avec lui. Tu as d’ailleurs du voir les clichés, tu ne t’en souviens pas ? Me répond-t-il  calmement alors que je le regarde choquée.

    Il ne me semble pas avoir aperçu ce garçon sur une des nombreuses photos sur lesquelles pose mon frère. Pourtant un homme avec une telle prestance aurait dû me sauter aux yeux. Comprenant que je doute de l’avoir déjà vu sur l’un de ses shooting photo, il me tend l’appareil et se dirige vers les albums que je garde. Il semble réfléchir et me demande quel classeur correspond à la séance pour le grand couturier Sakamoto. J’indique l’album en question et il revient à ma hauteur en feuilletant celui-ci. Il me le tend en me montrant du doigt une des photographies où je le vois poser aux côtés d’un jeune homme. Je lui prends l’album des mains et je regarde attentivement le cliché. Le jeune homme à l’air totalement différent de celui que j’ai pu observer. Son regard est ténébreux, il dégage un charme irrésistible et pourtant malgré tout, il ne ressemble en rien au garçon que j’ai rencontré.

    - C’est vrai que quand on ne le sait pas, on a du mal à croire que c’est lui. Les photographes l’appellent même « Le Caméléon » tellement ils sont dans l’incapacité de capturer deux fois la même expression chez lui.

    L’expression qu’à mon frère montre qu’il a énormément d’estime pour ce jeune homme alors inconsciemment je murmure :

    - On dirait que tu as énormément de respect pour ce garçon, non ?

    Il sourit gentiment et après un court moment, il me répond.

    - Pour être franc…En effet, j’ai l’impression de me reconnaitre en lui…

    Il se reconnait dans ce garçon, c'est-à-dire ? Sentant que je l’interroge du regard, il ajoute :

    - Tu sais, il est rentré dans le monde du mannequinat car il a également perdu sa famille…Et puis, je suis persuadé que dans quelques années, ce jeune homme fera énormément de choses et sera sans aucun doute, le numéro 1. Je ne me fais pas d’illusion, dans peu de temps, il aura ma place…

    Il sourit alors que mon regard se pose de nouveau sur la photographie en question. Je sais très bien que dans quelques années, mon grand frère sera trop vieux pour ce travail…Je soupire inconsciemment à cette éventualité alors que le sentiment de culpabilité semble de nouveau me hanter. Dans quelques années, il voudra que je fasse ma vie, que je le quitte… Et à ce moment là, que deviendra-t-il s’il se retrouve seul ? Je referme sans un mot l’album et je retourne dans la cuisine pour amener le petit déjeuner sur la table. Alors qu’il commence de manger, sans m’en rendre compte, je lui pose cette question qui me brûle les lèvres.

    - Yasushi, as-tu quelqu’un dans ta vie en ce moment ?

    Il me regarde étonné et je capitule en ajoutant :

    - Dans quelques mois j’aurai dix huit ans, donc tu n’auras plus aucune obligation de t’occuper de moi...Je sais que je suis une charge pour toi, donc je tâcherais de devenir le plus rapidement indépendante mais je voudrais que…

    - Tais-toi, Aika !

    Sa voix est vraiment dure et sévère tout comme son regard. Je sais qu’il est en colère mais je suis un boulet pour lui, pourquoi ne le reconnait-il pas ? Pourquoi s’entête-t-il à me dire le contraire ?

    - Mais Yasushi…

    - Il n’y a pas de mais, Aika ! Je n’ai jamais regretté une seule seconde d’avoir pris la décision de devenir  ton tuteur légal donc…

    - Menteur !

    Je me suis levé de ma chaise et me retrouve face à lui, les larmes aux yeux. Il ment, je sais qu’il l’a souvent regretté…je le sais car jamais je pourrais oublier ce regard…le regard qu’il a eu lorsqu’elle l’a quitté.

    - Yasushi arrête de te mentir, tu sais très bien que depuis dix ans, je suis une charge pour toi, tu as sacrifié ta vie pour moi, tu as même dû sacrifier l’amour de ta vie…

    Son regard choqué jusqu’alors devient horriblement peiné et je regrette désormais de lui avoir dit tout ça. Il détourne la tête pour ne pas me faire face tout comme moi. Il se retient, j’en suis certaine, il me ment pour mon propre bien, mais je suis assez grande pour comprendre que par ma faute il a dû dire adieu à certaines choses, et à commencer par Mizuki…D’un revers de main, j’écrase les larmes qui ont perlés sur mes joues et je sors en courant de l’appartement sans un mot. Arrivée dans le pré où j’avais rencontré un peu plus tôt le jeune homme, je m’assoie contre un chêne et tente de me calmer. J’aimerais tellement que Yasushi soit heureux, qu’il puisse avoir la vie qu’il n’a pas pu avoir par ma faute. Pourquoi est-ce qu’il ne comprend pas ça ? Je soupire et observe enfin les environs, comme la matinée vient juste de commencer, la température est encore supportable et la brise est plus qu’agréable. Je vois un petit chiot jouer avec une petite fille au loin et le sourire me revient automatiquement. Yasushi doit être inquiet, je ferais mieux de rentrer mais je n’en ai pas envie. Je décide alors de me lever et de retourner sur la colline où je me trouvais à l’aube, lorsque du coin de l’œil, je remarque de nouveau ce garçon allongé à l’ombre d’un chêne. Il semble s’être s’assoupi…Et dire que jusqu’à tout à l’heure je pensais que, malgré l’attirance qu’il provoque chez moi, ce n’était qu’un trou du cul qui jouait avec le cœur des filles…Mais j’arrive désormais à le voir autrement…Se retrouver seul au monde, n’a pas dû être facile à vivre, j’en suis sûre…J’entends un bâillement et nos yeux se rencontrent de nouveau, il semble étonné mais avec une voix à la fois ironique et amicale, il me lance :

    - Alors mademoiselle, tu n’as plus ton appareil avec toi ?

    Je souris malgré la pique qu’il vient de lancer, mon frère a raison, on ne voit pas deux fois la même expression chez lui.

    - Faut croire que non !

    Il sourit à ma réplique et après s’être levé, il arrive à ma hauteur en me tendant sa main.

    - Je m’appelle Ryuku Takashima, chère voisine.

    Mon regard ne quitte pas le sien, alors que je n’arrive pas à m’empêcher de penser qu’il est à la fois attirant, captivant et surtout extrêmement bizarre. Je souris et en serrant sa main, j’ajoute :

    - Ravie Takashima-san, je m’appelle Aika Satô.

    - Satô ? Mais tu ne vis pas avec Nakajima-san ?

    Je soupire lassé par ce genre de question et je finis par murmurer.

    - C’est très compliqué, mais Yasashi est mon grand frère…même si nous ne portons pas le même nom de famille.

    - Oh je comprends, problèmes familiaux ? Il me semblait avoir entendu parler que Nakajima-san était orphelin mais jamais qu’il avait une petite sœur, donc désolé d’avoir pensé que tu étais sa femme.

    - Ce n’est pas grave. Au fait encore désolée pour tout à l’heure…

    - Ce ne serait pas plutôt à moi de te demander pardon ? Tu sais je ne suis vraiment pas doué lorsqu’il s’agit de juger un cliché.

    Je souris et murmure :

    - Et pourtant tu travailles dans le mannequinat, non ?

    Il acquiesce de la tête mais son regard se fait sombre.

    - Cela ne veut pas dire que je comprends quelque chose à la photographie.

    - Pourtant les clichés de toi sont sublimes, il faut bien l’avouer tu n’es pas surnommé « le caméléon » pour rien… En tout cas, c’est incroyable le charisme que tu dégages sur ces clichés.

    Il semble rougir et je remarque enfin que mes paroles étaient un peu osées.

    - Enfin ce que je veux dire c’est que tu es incroyablement photogénique, c’est tout.

    Désormais, c’est moi qui suis gênée alors que je ressens de nouveau sur moi son regard pénétrant. Un calme pesant s’installe entre nous. Punaise, pourquoi est-ce que je suis toujours aussi franche, j’arrive vraiment à me mettre dans des situations plus que gênantes…Il doit vraiment penser que je suis vraiment bizarre comme fille. D’un seul coup, il explose de rire alors que je le regarde interdite.

    - T’es vraiment marrante comme fille, mais ça me plait. J’espère qu’on deviendra rapidement ami.

    Son sourire naturel est vraiment magnifique et limite je m’en veux de ne pas avoir pris mon appareil avec moi pour le capturer. Il n’y a rien à dire ce jeune garçon qui est en face de moi, me captive totalement et j’éprouve l’envie d’en apprendre plus sur lui.  En répondant à son sourire, je murmure également :

    - T’es vraiment bizarre mais j’espère également qu’on deviendra rapidement ami.


  • Commentaires

    1
    miss lovely
    Vendredi 26 Juin 2009 à 21:49
    Je veux la suite!!! xD
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